Lions de mers menacés par l'industrie du saumon

Lion de mer dans le viseur de l'industrie de la pêche
42 907 signatures

Au Chili, gouvernement et industriels veulent faire abattre les lions de mers qu'ils estiment nuisibles aux élevages de saumons. La crise actuelle de la pêche a pourtant été provoquée par l'industrie et son exploitation excessive. Les organisations écologistes au Chili font appel à notre soutien pour sauver les lions de mer

Appel

Le gouvernement chilien veut voir réduire le nombre de lions de mer sud-américain (ou otarie à crinière - Otaria flavescens) vivants au large des côtes du pays. Les mammifères marins se nourrissent de poisons, crabes et coquillages, raison pour laquelle leur est imputée la grave crise touchant l'industrie de la pêche au Chili. Pour ce faire, il est sérieusement envisagé de les capturer avec des filets ou de les abattre directement. Leur viande serait utilisée pour fabriquer de la farine animale et des aliments pour chiens. Les parties génitales des mâles seraient exportées sous formes d'aphrodisiaques en Asie. Les animaux capturés vivants seraient vendus à des zoos, cirques et sociétés de spectacles.

Suite

Les militants écologistes sud-américains font appel à notre aide. Ils ont déjà recueilli 7.000 signatures et les ont remis au gouvernement chilien. La campagne de protestation continue.

Il est inacceptable que les lions de mers servent de boucs émissaires au profit d'une industrie salmonicole dont les fermes flottantes en mer laissent les écosystèmes biologiquement morts derrière elle... Veuillez signer la pétition adressée au président de la République du Chili.

Contexte

Mer vidée pour les saumons d'élevage

Derrière ce projet de massacre brutal et parfaitement infondé se cache l'industrie de la pêche. Au large des côtes chiliennes, l'océan Pacifique est désespérément vide, les populations de poissons s'étant effondrées. Même les bancs d'anchois, qui sont à la base de l'alimentation de nombreuses espèces de poisson, se retrouvent dans les filets des usines de farines de poissons. Broyés ils servent d'aliment concentré bon marché pour des millions de saumons.

Qui plus est, d'énormes quantités de saumons meurent de l'ISA (Anémie infectieuse du saumon), une maladie virale importée d'Europe. En conséquence, de nombreuses entreprises ont dû fermer boutique et des dizaines de milliers de pêcheurs et de travailleurs ont perdu leurs sources de revenus.

Afin de pouvoir tuer les lions de mers qui sont sur la liste des espèces menacées au Chili, le gouvernement camoufle cet acte de folie en le qualifiant de « plan de gestion pour les lions de mer ». Néanmoins aucune argumentation scientifique ne peut étayer cette volonté, les lions de mers n'étant pas nuisibles. Le président du Sénat chilien, Guido Girardi, a clairement résumé la situation: « Les lions de mer qui menacent réellement la pêche sur notre littoral portent un col blanc. »

Populations de lions de mer décimées

Depuis des siècles, les lions de mer sont victimes de l'exploitation irresponsable des mers. Ils ont été abattus pour les industries du cuir et de l'huile de poisson. A l'origine, plusieurs millions de lions de mers vivaient sur la côte sud-américaine.  Il n'en reste à ce jour qu'environ 250.000 d'entre eux. Seulement. L'espèce est inscrite sur la liste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Au niveau global, l'espèce n'est pas menacée mais sa population a encore baissé de 16 % ces dernières années au Chili. Dans ce pays, le nombre de lions de mers a chuté de 85 % depuis 70 ans.

C'est l'industrie de la pêche en l'occurrence qui détruit les moyens de subsistance et l'habitat des lions de mer, et non l'inverse. Un problème gravissime est posé par les fermes à saumons flottantes qui naviguent dans les zones où vivent les lions de mers. Ceux qui essaient de s'introduire dans les élevages sont fréquemment abattus par leurs exploitants. Souvent les jeunes lions de mers, pris dans filets de protection, se noient ne parvenant pas à se détacher.

Les élevages de saumon détruisent la mer

Des chercheurs de l'Institut Max Planck ont mené des recherches l'année précédente sur l'état catastrophique des eaux dans les zones d'élevage de saumon : il n'y a plus de vie sous-marine aux alentours des fermes à saumons flottantes. L'écosystème est biologiquement mort. Il y a de nombreuses raisons à cela : excès de nourriture, tonnes de matières fécales émanant des saumons, utilisation d'antibiotiques et de pesticides, déchets des entreprises. Les bancs de moules et autres organismes marins n'y survivent pas. Même les saumons touchés par le virus ISA ne sont pas éliminés sur la terre ferme mais simplement mis dans des sacs en plastique et jetés dans les baies, comme en témoignent les clichés subaquatiques pris par les chercheurs.

En attendant, l'industrie salmonicole quitte les zones déjà dévastées du nord du Chili et se dirige vers le sud du pays. D'ailleurs, 1.600 nouvelles licences pour l'élevage du saumon doivent être délivrées dans la seule région de Magallanes.

Écolabel bidon et saumon génétiquement modifié

La France, deuxième consommateur mondial de saumon après le Japon, importe environ 125.000 tonnes de saumon par an, dont 90 % provient d'élevage, une partie en provenance du Chili. L'industrie salmonicole tente de tromper ses clients sur la qualité de ses produits avec des éco-labels bidons comme l'Aquaculture Stewardship Council (ASC). L'élevage industriel de saumons n'est en aucun cas une alternative écologique. Derrière cet étiquetage « vert » se cache la fondation WWF, elle-même financée par l'industrie salmonicole.

Aux États-Unis, l'élevage de saumons génétiquement modifiés a déjà été autorisé. Les animaux issus des laboratoires de génie génétique doivent devenir deux fois plus grand que le saumon naturel, et ce malgré une durée de croissance moitié moindre. Si les gènes modifiés venaient à se répandre dans la nature, les problèmes sont amenés à se démultiplier, les saumons génétiquement modifiés mâles pouvant s'accoupler avec les saumons sauvages femelles, comme déjà prouvé scientifiquement. 


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Informations supplémentaires

Français
Vidéo Ce saumon qui dérange - le Chili dans la mondialisation
Article du WRM Forte opposition au projet du WWF de certifier l’aquaculture industrielle non durable

Anglais
Publication du WRM Worldwide Protest Against WWF’s Plans to Launch Aquaculture Stewardship Council

Espagnol
Site internet de campagne pour les lions de mer
Article 7 Mil firmas ciudadanas exigen a Presidente Piñera no permitir matanza de lobos marinos

Allemand
Communiqué de l'institut Max Planck Umweltskandal in Chile
Article du TAZ Turbolachs soll auf den Tisch
Documentaire de la WDR Lachsfieber 

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Un dernier conseil
Le Chili exporte 100 millions de saumons d'élevage chaque année. Ceux-ci arrivent aussi dans les assiettes en France et dans les pays voisins. N'achetez plus de saumon d'élevage.

Lettre

VERSION FRANÇAISE DE LA LETTRE DE PÉTITION (version originale en langue espagnole disponible plus bas)
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M. Sebastián Piñera Echeñique, Président de la République du Chili
Palais de la Moneda, Santiago du Chili

Gouvernement de la République du Chili

Copie:
Ambassade de la République du Chili en France
M. Jorge Edwards, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Chili en France
2 avenue de La Motte Picquet, 75007 Paris
Tél.: +33 (0)1 45 51 46 68
Email: echile.francia@minrel.gov.cl
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Monsieur le Président,

J'ai appris avec consternation le projet du gouvernement chilien de faire tuer des lions de mers.

Le ministre de l'économie M. Pablo Longueira et le sous-secrétaire à la pêche Pablo Galilea travaillent sur un « plan de gestion des populations de lions de mers (Otaria flavescens) sur la côte chilienne » qui prévoit l'élimination de ces mammifères marins afin d'endiguer la grave crise à laquelle l'industrie de la pêche est confrontée et qui touche également plus de 60.000 petits pêcheurs et leurs familles.

Mais cette crise écologique, économique et sociale a été provoquée par l'homme et non par un excédent de lions de mer comme l'affirment faussement, sans la moindre preuve scientifique, le Ministère de l'Économie, l'industrie de la pêche et d'autres groupes de pression. Les décideurs, par ces accusations erronées et pseudo-solutions, ne cherchent qu'à détourner l'attention de la vraie cause du problème.

La crise actuelle a été provoquée par la surpêche des mers, par les flottes de pêche, par la destruction et la pollution des écosystèmes marins et par l'industrie salmonicole. Au cours des trois dernières décennies, les décideurs politiques ont aggravé la situation par leurs actes à savoir: délivrances irresponsables de permis de pêche, absence d'inspections et mauvaise application des lois. Ils ont contribué à provoquer l'effondrement des populations de poissons au large des côtes chiliennes.

Les lions de mer sont une partie importante de l'écosystème et ils sont nécessaires à son équilibre. Aussi nous vous prions de :

- annuler sans délai le « plan de gestion des populations de lions de mers », y compris les quotas et permis de chasse impliqués,

- retirer tous les permis de chasse déjà émis pour l'exportation de lions de mer dans des zoos, cirques et l'industrie du divertissement,

- rendre publiques toutes les études réalisées sur les lions de mers,

- mener une politique de la pêche qui protège les populations de poissons et leurs habitats, tout en offrant des possibilités de revenus à long terme pour l'homme. Ne délivrez plus de permis pour de nouvelles fermes à saumons car leur élevage détruit les écosystèmes.

Le Chili est connu partout dans le monde pour ses trésors naturels uniques. Nous vous prions de protéger cet environnement naturel et ses habitants.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.


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VERSION ORIGINALE ESPAGNOLE DE LA LETTRE DE PÉTITION

CARTA DE PROTESTA
Sr. Sebastián Piñera Echeñique
Presidente de la República de Chile
Presente

Estimado Sr. Presidente Piñera,

con gran asombro he sabido, que el gobierno chileno quiere permitir una matanza de lobos marinos.

El Ministro de Economía Pablo Longueira y el Subsecretario de Pesca Pablo Galilea trabajan en el llamado "Plan de Manejo Poblacional del Lobo Marino Común (Otaria flavescens) en las costas de Chile". Este prevé, que los lobos marinos deben ser eliminados para resolver la grave crisis de la industria de la pesca, que afecta a más de 60.000 pescadores y sus familias.

Las crisis ecológica, económica y social ha sido provocada por el ser humano y no por una supuesta plaga de lobos marinos, como el Ministerio de Economía, la industria de la pesca y los grupos de lobby afirman falsamente y sin base científica. Con estás falsas soluciones y acusaciones, los responsables quieren desviar la atención de las auténticas causas del problema.

La crisis actual se debe únicamente a a la sobreexplotación de los mares por flotas pesqueras que destruyen y contaminan el ecosistema marino, así como por la industria acuícola del salmón. La mala política ha contribuído durante tres décadas con permisos irresponsables de pesca, falta de controles y pésimo cumplimiento de las leyes, al colapso de la pesca en la costa chilena.

Los lobos marinos forman una parte importante del ecosistema y son necesarios para conservar el equilibrio ecológico. Por favor:

-Detenga hoy mismo el llamado "Plan de Manejo Poblacional del Lobo Marino Común (Otaria flavescens) en las costas de Chile", incluidas las cuotas de eliminación de ejemplares, las licencias de caza y los permisos de captura.

-Anule los permisos de captura concedidos para la exportación de lobos marinos a parques zoológicos, shows de animales y circos.

- Haga públicos todos los estudios sobre los lobos marinos que han realizado en este contexto.

- Lleve a cabo una política pesquera que conserve las existencias de peces y su hábitat y que ofrezca a las personas una fuente de ingresos a largo plazo. No pueden concederse nuevos permisos para granjas de salmón. La acuicultura de salmón destruye los ecosistemas.

Chile es conocido y querido en todo el mundo por sus tesoros únicos. Por favor, conserve y proteja la naturaleza y sus habitantes. Esperamos una pronta respuesta positiva.

Atentamente,

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