Le gouvernement doit stopper les biocarburants !

Une femelle orang-outan et son petit en train d’être secourue par une équipe de médecins Le soutien aux biocarburants, une politique contre l’homme et la nature (© International Animal Rescue Indonesia - Heribertus Suciadi)
316 312 signatures

Des centaines d’orang-outans voient leurs forêts brûler pour l’expansion des cultures d’huile de palme en Indonésie. Peu d’entre eux sont sauvés par les secouristes. La politique pro-biocarburants de la France et de l’UE est aussi responsable : les véhicules consomment 3,2 millions de tonnes d’huile de palme en Europe chaque année.

Mises à jour Appel

Au Premier ministre et au Ministre de l’écologie

“La France et l’UE doivent arrêter de soutenir les biocarburants ! Pour la production d’huile de palme, les forêts sont brûlées, les hommes et animaux périssent.”

Afficher la lettre de pétition

3,2 millions de tonnes d’huile de palme terminent chaque année dans les réservoirs des véhicules de l’Union européenne, ce qui représente 10.000 kilomètres carrés de plantations de palmiers à huile.

Et l’UE a décidé d’augmenter à 7% le taux d’incorporation obligataire des biocarburants (huiles végétales, éthanol, …) dans l’essence d’ici 2020. Aujourd’hui, chaque plein d’essence contient en moyenne 5% de biocarburants en Europe. Le pays soutenant le plus cette politique est la France avec son taux d’incorporation obligataire minimum qui dépasse les 7%.

Les cultures d’huile de palme provoquent de graves incendies de forêts tropicales et de tourbières en Indonésie, son plus gros exportateur mondial. 17.000 kilomètres carrés ont été réduits en cendres à Bornéo et à Sumatra en 2015. Les entreprises préparent de nouvelles plantations avec des brûlis illégaux, bien moins onéreux que le défrichement mécanisé.

« Nos forêts brûlent tous les ans et cela ne fait qu’empirer » alertait Nordin de notre organisation partenaire Save our Borneo.

Pendant plus de trois mois, 25 millions de personnes ont vécu l’enfer au milieu des flammes et des fumées toxiques. La situation était particulièrement dramatique dans le Kalimantan central, la province où vit Nordin à Bornéo. Certains jours, la pollution de l’air était 90 fois supérieures à la valeur maximale recommandée par l’Organisation mondiale de la santé. Les gens étaient en danger de mort !

Les dirigeants français et européens doivent revoir de toute urgence leur politique énergétique. Nous leur demandons de ne plus soutenir les biocarburants car ils sont nocifs à l’homme, à la nature et au climat.

Joignez-vous à nous en signant la pétition !

Contexte

Consommation d’huile de palme dans l’Union européenne

Selon une étude du département de l’Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture - USDA) 1,62 millions de tonnes d’huile de palme et 0,85 millions de tonnes d’huile de soja ont été utilisées pour la production de biodiesel dans l’Union européenne en 2014.

Consommation de biocarburants en 2014 dans le secteur des transports en France et dans les autres pays européens :

France
Consommation de biocarburant en 2014 : 2,96 Millions de tonnes (Mt) dont
- éthanol : 0,41 Mt
- biodiesel : 2,54 Mt

Union européenne
Consommation de biocarburant en 2014 : 14 Mt dont
- éthanol : 2,7 Mt (19,1%)
- biodiesel : 11,2 Mt (79,7%)
- taux d’incorporation en 2014 : 4,9%

Allemagne
Consommation de biocarburant en 2014 : 2,75 Mt dont
- éthanol : 0,8 Mt
- biodiesel : 1,9 Mt
- taux d’incorporation : 5,3%

Espagne
Consommation de biocarburant en 2014 : 0,98 Mt dont
- éthanol : 0,18 Mt
- biodiesel : 0,8 Mt

Italie
Consommation de biocarburant en 2014 : 1,06 Mt dont
- éthanol : 0,008 Mt
- biodiesel : 1,06 Mt

Portugal
Consommation de biocarburant en 2014 : 0,3 Mt dont
- éthanol : 0,005 Mt
- biodiesel : 0,29 Mt

Grande-Bretagne
Consommation de biocarburant en 2014 : 1,16 Mt dont
- éthanol : 0,4 Mt
- biodiesel : 0,75 Mt

Autriche
Consommation de biocarburant en 2014 : 0,54 Mt dont
- éthanol : 0,06 Mt
- biodiesel : 0,48 Mt

Les chiffres suivants sont issus de l’étude « Baromètre Biocarburants » réalisée par EurObserv’ER et publiée en juillet 2015
>>> Télécharger l’étude au format .pdf

Informations supplémentaires

Biocarburants et huile de palme

• Article des Amis de la Terre  Pâte à tartiner ou agrocarburant : qui est responsable de la déforestation ?
• Article de Basta!  Subventions démesurées et déforestation : la lourde facture des agrocarburants
• Étude réalisée par EurObserv’ER Baromètre Biocarburants 2015
• Étude du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) EU Biofuels Annual 2015
• Rapport du Centre allemand de recherche sur la biomasse (DBFZ) Stromerzeugung aus Biomasse
• Journal officiel de l’Union européenne Directive (UE) 2015/1513 sur la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables
• Article d’Actu Environnement Agrocarburants : l’Europe valide une réforme timide
• Article de Reporterre L’incroyable rente des agrocarburants
• Étude de Mirova Responsible Investing Regard d’expert sur l’huile de palme

Feux de forêts en Indonésie
• Article du Monde Les feux de forêt indonésiens asphyxient l’Asie du Sud-Est
fuient les feux de forêts
• Article de Slate L’Indonésie et ses orangs-outans brûlent dans la plus totale indifférence
• Article du Parisien Indonésie: des orangs-outans affamés et malades
• Article d’Atlantico Plus d’émissions de CO2 que la Chine ou les Etats-Unis : comment les incendies forestiers ont transformé l’Indonésie en plus grand pollueur du monde
• Blog du Huffington Post Incendies de forêt en Indonésie, l’huile de palme sous les feux de la rampe

Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :

  • M. Édouard Philippe, Premier ministre de la République française

Hôtel Matignon
57 rue de Varenne
75700 Paris SP 07
Tél : +33 (0)1 42 75 80 00
Formulaire de contact
Facebook: https://www.facebook.com/edouardphilippepremierministre/
Twitter: https://twitter.com/EPhilippePM

  • M. François de Rugy, Ministre de la Transition écologique et solidaire de la République française

Ministère de la Transition écologique et solidaire
Hôtel de Roquelaure
246, bd Saint-Germain
75007 Paris
Tél. : +33 (0)1 40 81 21 22
Formulaire de contact

et tous les dirigeants des états membres de l’Union européenne



Lettre

Au Premier ministre et au Ministre de l’écologie

Monsieur le Premier ministre,
Madame la Ministre de l’Ecologie,

Les forêts d’Indonésie ont brûlé des mois durant à la fin 2015, principalement pour être converties en cultures d’huile de palme et d’acacia. 500.000 personnes sont gravement tombées malades à cause des fumées hautement toxiques qui recouvraient l’Indonésie et ses pays limitrophes. Plus de 20 personnes ont succombé à cette pollution, la majorité d’entre elles étaient des enfants.

Cette catastrophe initiée par l’homme est aussi la conséquence funeste de la politique énergétique et climatique européenne car l’huile de palme importée dans l’UE est destinée principalement à la production de biocarburants. En faisant le plein d’essence, les citoyens européens participent sans le vouloir à cette catastrophe.

Le bilan environnemental des autres matières premières utilisées pour la production de biodiesel, comme l’huile de colza ou l’huile de soja, ne vaut guère mieux.

Nous vous demandons en conséquence mettre fin à la politique européenne de soutien aux agrocarburants et d’annuler sans attendre les taux d’incorporation obligatoires. Nous vous demandons aussi de convaincre les autres dirigeants de l’UE de la nocivité des biocarburants pour l’homme et pour la nature.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, Madame la Ministre de l’Ecologie, à l’assurance de notre considération et de notre vigilance citoyenne.

L'huile de palme en 5 minutes

Situation actuelle : la forêt tropicale dans les véhicules et les assiettes

Avec 66 millions de tonnes par an, l’huile de palme est l’huile végétale la plus produite de la planète. Un prix particulièrement bas sur le marché mondial et des propriétés convenant particulièrement au processus de transformation industrielle des aliments ont fait que l’huile de palme est présente aujourd’hui dans un produit sur deux dans les supermarchés : pizzas surgelées, biscuits, margarine, crème pour le corps, savon, maquillage, bougies, lessive…

Ce que presque personne ne sait : près de la moitié des importations d’huile de palme dans l’union européenne est consommée sous la forme de biocarburants. La loi de 2009 sur l’incorporation obligatoire d’agrocarburants dans l’essence et le diesel est ainsi une cause majeure de déforestation tropicale.

À ce jour, les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde, soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande d’où ont été chassés habitants et animaux pour faire place à un « désert vert ».

Les conséquences : la mort dans le sachet de soupe en poudre

Les palmiers à huile trouvent des conditions optimales de croissance dans les chaudes et humides régions tropicales près de l’Équateur. En Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et en Afrique, d’immenses zones
de forêts tropicales sont défrichées et brûlées, jour après jour, pour faire de la place aux plantations. Ce faisant, de grandes quantités de gaz à effet de serre sont émises dans l’atmosphère. L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète, a ainsi émis plus de gaz à effet de serre que les États-Unis d’Amérique au cours de l’année 2015. Les émissions de CO2 et de méthane rendent les biocarburants à base d’huile de palme trois fois plus nocif pour le climat que les carburants à base de pétrole.

Mais le climat n’est pas le seul touché : avec les arbres disparaissent des espèces rares comme l’orang-outan, l’éléphant pygmée de Bornéo ou le tigre de Sumatra. Paysans et populations autochtones, qui depuis des générations vivent dans la forêt et la préservent, sont souvent brutalement expulsés de leur terres. A ce jour, 700 conflits fonciers en rapport avec l’industrie de l’huile de palme ont été recensés en Indonésie. Et les plantations gérées de « manière durable » ou « bio » ne sont pas exemptes de violations des droits humains de la population.

Nous, consommateurs, en entendons peu parler. Pourtant, notre absorption quotidienne d’huile de palme est nocive pour notre propre santé : l’ huile de palme industrielle raffinée est riche en contaminant génotoxiques et cancérigènes comme l’a alerté l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au cours de l’été 2016.

La solution : changer radicalement nos modes d’alimentation et de déplacement

Il ne reste plus que 70 000 orangs-outans dans les forêts d’Asie du Sud-Est. La politique européenne de soutien aux biocarburants pousse les grands singes toujours plus au bord de l’extinction : chaque nouvelle plantation de palmier à huile détruit une partie de son habitat naturel. Nous devons faire pression sur les politiques pour aider nos plus proches parents. Mais il existe des pratiques quotidiennes pouvant déjà apporter beaucoup.

Ces conseils simples vous aideront à savoir où l’huile de palme se cache et comment l’éviter :

  1. cuisiner soi-même : biscuits poire - amande - noix de coco ? Pizza pomme de terre romarin ? Transformer soi-même des aliments frais permet d’éviter tous les plats préparés contenant de l’huile de palme de l’industrie agroalimentaire. Les huiles végétales européenne telles que l’huile d’olive, de tournesol ou de colza s’adaptent à quasiment toutes les recettes.
  2. lire les étiquettes : la présence d’huile de palme doit être indiquée sur les emballages alimentaires depuis décembre 2014. Mais pas pour les cosmétiques mais et les produits ménagers où elle se cache sous la forme de termes techniques. Il est très facile de trouver des alternatives sans huile de palme sur internet.
  3. le client est roi : « Quels produits sans huile de palme proposez-vous ? Pourquoi n’utilisez pas des huiles locales ? » Poser de telles questions aux fabricants peut leur faire craindre pour la réputation de leurs produits. La pression publique et la prise de conscience accrue du problème a déjà incité plusieurs producteurs à renoncer à huile de palme.
  4. Signer des pétitions et interpeler les politiques : les pétitions en ligne permettent de faire pression sur les politiques responsables des importations d’huile de palme. Avez-vous déjà signé toutes les pétitions de Sauvons la forêt ?
  5. Se faire entendre : les manifestations et autres actions collectives permettent d’atteindre le public et les médias. Ainsi s’accroît la pression sur les décideurs politiques.
  6. Renoncer à la voiture : il est très facile de réaliser la plupart de nos trajets à pied, à vélo ou avec les transports en commun.
  7. Savoir et faire savoir : les milieux économiques et politiques veulent nous faire croire que les biocarburants sont bons pour le climat ou qu’il est possible de produire de l’huile de palme de manière durable. Sauvonslaforet.org informe sur les conséquences de la culture industrielle de l’huile de palme.

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