UE : N’importez pas le bois illégal du Libéria !

Des camions chargés de grumes d’arbres au Libéria Des troncs d’arbres provenant des forêts du Libéria sont transportés sur des camions (© Collage/RdR)
189 330 signatures

Le Libéria a signé un accord pour exporter son bois vers l’UE. Problème : l’industrie forestière y est profondément corrompue et toutes les grandes concessions illégales alerte Global Witness. La forêt tropicale de Haute Guinée et sa riche biodiversité sont particulièrement menacées. L’UE doit geler les importations de bois illégal.

Appel

À la commissaire européenne au développement et aux gouvernements des États membres

“Toutes les grandes concessions forestières du Libéria sont illégales. L’UE ne doit en aucun cas importer le bois qui y a été abattu.”

Afficher la lettre de pétition

Le Libéria abrite un trésor naturel unique : des chimpanzés d’Afrique occidentale menacés d’extinction. Plus d’un tiers de la forêt tropicale de Haute Guinée est située dans ce petit pays et la diversité de ses espèces est impressionnante.

Le pays, encore ébranlé par une guerre civile et le virus Ebola, entend lutter contre la pauvreté en exportant du bois. Pourtant, cela pourrait conduire à une destruction incontrôlée des forêts tropicales. Selon l’étude Hold the Line publiée par l’ONG Global Witness, tous les grands contrats d’abattage du Liberia sont fondamentalement illégaux.

Certaines sociétés forestières cachent leurs «bénéficiaires» réels, dont des politiciens influents interdits par la loi de profiter du commerce du bois. Les entreprises ont également pris le contrôle de concessions destinées aux communautés locales. En outre, l’industrie du bois manipule massivement les données et n’a pas payé 25 millions de dollars d’impôts.

« Les entreprises forestières mentent, fraudent et volent le peuple du Libéria » affirme Jonathan Grant de Global Witness.

L’Union européenne travaille à la mise en œuvre d’un accord commercial sur le bois avec le Libéria. Selon cet accord de partenariat volontaire (APV), l’UE importera du bois sans contrôle supplémentaire si le Libéria en garantit la légalité. Il y a peu de chances que cela fonctionne : il faut plutôt craindre que des concessions illégales soient déclarées légales sur le papier et que le bois en provenant se retrouve sur le marché européen.

Les écologistes libériens croient néanmoins que ce système peut aider à protéger les forêts. Leur travail a bénéficié des négociations de l’APV et ils luttent maintenant contre les concessions illégales.

Demandons à l’UE de ne pas importer de bois en provenance des concessions illégales du Libéria.

Contexte

L’organisation Global Witness a publié le communiqué de presse suivant en présentation de son étude « Hold the Line » :

Logging companies have lied, cheated, and stolen from the Liberian people and must be held accountable.

A new Global Witness exposé reveals how Liberian logging companies are illegally hiding their true owners, among them powerful politicians who are profiting from contracts that cover huge swathes of forest.

The report, Hold the Line, describes how all of Liberia’s large logging contracts are fundamentally illegal, having violated multiple laws including a ban on politicians owning companies with logging contracts. Some of these violations date back nearly a decade to when the contracts were issued.

If the Liberian government and its international partners are to turn the page on the country’s history of corruption and conflict timber they must hold accountable politicians and loggers who are exploiting Liberia’s forests and people.

Logging companies have lied, cheated, and stolen

“Logging companies have lied, cheated, and stolen from the Liberian people and must be held accountable,” said Jonathan Gant with Global Witness. “Rather than helping Liberia rebuild after its war and the recent Ebola epidemic, almost all of Liberia’s loggers are failing to pay their taxes – essentially stealing from the Liberian people.”

Global Witness’ investigations into Liberia’s logging companies found that:

Companies are hiding their owners. In an effort to root out corrupt deals, the Liberian government requires logging companies to declare their real, or “beneficial,” owners. However, in 2015 when the government demanded this information, the companies behind half of Liberia’s logging contracts ignored the demand: five failed to provide the government with any information, while one company filed incorrect data, hiding that it is actually owned by powerful politicians.

Companies are failing to pay their taxes, currently owing an immense US$ 25 million to the cash-strapped Liberian government, which if paid would amount to nearly five percent of Liberia’s entire budget.

Companies have illegally-manipulated their logging data on a massive scale, concealing how many trees they are actually felling. (1)

Companies are co-opting community forest licenses – government permits designed help rural people manage their forests. Evidence shows that five large community licenses have been awarded illegally, with companies encouraging people who do not represent communities to obtain licenses for large forests without first doing necessary mapping and socio-economic surveys. (2)

Liberia is home to 40 percent of West Africa’s best remaining forest, the Upper Guinean Rainforest. During Liberia’s civil war, which ended in 2003, logging companies propped up the regime of Charles Taylor and trafficked arms.

Following the war, Liberia and its partners – including the EU, Norway, the US, and the Extractive Industries Transparency Initiative – worked to reform the sector. These reforms have resulted in both better laws and increased government capacity, but also in new logging licenses covering ten percent of the country.

“Liberia’s forest reform programmes have been good for the country and should be supported,” said Gant. “But the Liberian government and international donors must also face up to the fact that big logging companies are corrupting Liberia in a way which threatens to unravel progress on the country’s hard-fought gains.”

Hold the Line also describes how Liberia and its partners can confront illegal logging companies and ensure that their reform programs work. Key among these recommendations are:

The EU, which has signed a treaty with Liberia promoting trade in legal timber called a Voluntary Partnership Agreement, should make clear it will not allow timber from Liberia’s current large contracts into Europe.

Norway, which has signed a US$ 150 million deal with Liberia promoting community forestry and conservation, should ensure Liberia investigates and cancels illegal contracts as the country promised in the deal.

The Liberian Extractive Industries Transparency Initiative, which requires natural resource companies to declare their real, or “beneficial,” owners should penalize companies that have failed to report or reported incorrect ownership information.

Notes

(1) The Liberian government has denied that companies have manipulated data, although investigations conducted by the company tracking Liberian timber – SGS – concluded that loggers were doing so.

(2) The government has denied that any community forest licenses have been awarded illegally.

 

Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :

  • Mme Jutta Urpilainen, Commissaire européen pour la coopération internationale et le développement

Commission européenne
Rue de la Loi / Wetstraat 200
1049 1049 Bruxelles
Belgique
Courriel: cab-mimica-webpage@ec.europa.eu
Facebook: https://www.facebook.com/MimicaEU/
Twitter: https://twitter.com/mimicaeu

  • Gouvernements des États membres de l’Union européenne

Lettre

À la commissaire européenne au développement et aux gouvernements des États membres

Madame la commissaire européenne,
Madame, Monsieur,

Le Libéria abrite 40 pour cent de la Upper Guinean Rainforest, une forêt tropicale à la riche biodiversité et qui offre également un habitat aux chimpanzés d’Afrique occidentale menacés d’extinction.

Dans le cadre du plan d’action FLEGT, l’Union européenne travaille actuellement à la mise en œuvre de l’accord de partenariat volontaire (voluntary partnership agreement / VPA) avec le Libéria. Il y a cependant des raisons de s’inquiéter.

L’étude « Hold the Line » de l’organisation Global Witness prouve que toutes les grandes concessions forestières au Libéria sont illégales. Selon le rapport :

- les entreprises d’exploitation du bois ne disent pas à qui profitent les bénéfices et on trouve parmi eux des hommes politiques influents.

- les entreprises se livrent à la fraude fiscale. Il s’agit de 25 millions de dollars ce qui représente presque 5 pour cent du budget de l’État du Libéria.

- les entreprises manipulent dans une grande mesure les informations concernant leur exploitation forestière réelle.

- les entreprises infiltrent des accords de gestion communautaire des forêts qui devraient en réalité profiter à des communautés villageoises pauvres.

Dans le cadre d’un accord de partenariat volontaire (voluntary partnership agreements / VPA), l’UE importerait du bois sans contrôle supplémentaire si le Libéria en garantit la légalité. Au vu de l’étude de Global Witness, il apparaît très peu probable que cela fonctionne. Il faut bien plutôt craindre que des concessions illégales soit déclarées comme légales sur le papier et que le bois qui nous parvienne provienne d’une exploitation abusive.

L’UE doit ainsi garantir que le bois ne soit pas importé en provenance des concessions illégales du Libéria. Elle doit aussi aider le Libéria à rechercher et démanteler les concessions illégales.

Nous vous prions d’agréer, Madame la commissaire européenne, Madame, Monsieur, l’expression de notre considération distinguée.

Le bois tropical en 5 minutes

Les produits en bois tropicaux ont longtemps été synonymes de pillage et d’exploitation abusive, et ce grâce au travail d’information de la part d’organisations écologistes. Pendant des années de boycott, les ventes étaient en chute libre. Mais entre-temps le secteur a su redorer son image grâce à des opérations marketing vantant un bois tropical issu d’ « exploitations forestières durables ».

Des certificats et labels soi-disant écologiques comme le FSC se retrouvent sur les  meubles de jardin, manches à balais ou planches à découper. Les consommateurs sont désorientés, beaucoup d’entreprises et de communes restent perplexes. Le bois tropical peut-il à nouveau être acheté en toute bonne conscience ? Sauvons la Forêt répond sans détour: NON ! Car la production durable de bois tropicaux n’est qu’une pure invention de l’industrie.

Déforestation pour les bois tropicaux

Le bois tropical est une matière première appréciée que l’on retrouve dans de nombreux commerces. Il pose pourtant plusieurs problèmes. Différentes études montrent que la grande majorité (jusqu’à 90% selon le pays d’origine) des bois tropicaux sont coupés illégalement, détruisant irrémédiablement les écosystèmes. Par ailleurs, le commerce de bois illégal n’est toujours pas interdit dans l’Union Européenne.

Chaque année 13 millions d’hectares de forêts pluviales sont défrichées de par le monde. Ces chiffres montrent que renoncer aux bois tropicaux est le seul moyen pour contrer le commerce de bois illégal. Il faut chercher des alternatives avec le bois local.

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