Samsung : stop aux profits liés à la déforestation en Papouasie !

Magnifique kangourou arboricole Un des habitants des merveilleuses forêts de la Papouasie : le kangourou arboricole (© Daniela Parra /Flickr - CC BY-NC 2.0) Photo aérienne de zones déboisées par Korindo pour l’établissement de plantations d’huile de palme Zone déboisée par Korindo en Papouasie pour l’établissement de plantations de palmiers à huile (© Mighty)
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La vente de smartphones et de téléviseurs n’est pas la seule source de revenus du groupe Samsung. Le géant de l’électronique sud-coréen tire aussi profit de la déforestation tropicale par son association dans une joint-venture avec Korindo, un producteur d’huile de palme controversé qui détruit les forêts de Papouasie.

Appel

Aux dirigeants de Samsung

“Votre partenaire Korindo détruit les forêts tropicales en Papouasie. Samsung doit faire pression sur lui pour qu’il mette immédiatement fin aux déboisements.”

Afficher la lettre de pétition

Pour l’ornithologue Bruce Beehler, la Papouasie est « ce qui se rapproche le plus du jardin d’Eden » avec ses forêts ancestrales où vivent kangourous arboricoles, casoars et autres oiseaux de Paradis, ses monts enneigés, ses lacs à l’eau cristalline et ses plages parmi les plus belles de la planète.

La province indonésienne subit pourtant une grave déforestation depuis 2010. Dans le kabupaten de Merauke, des centaines de milliers d’hectares ont déjà été déboisés dans le cadre du méga-projet agricole MIFEE.

Korindo est a détruit plus de 50.000 hectares de forêts primaires au cours des dernières décennies en Papouasie, aux Moluques et à Bornéo. Dans le journal Korea Exposé, un ancien employé a dénoncé, sous le couvert de l’anonymat, les méthodes du groupe pour escroquer les Papous. Ses entreprises auraient promis la lune aux autochtones pour s’accaparer leurs terres.

Le patrimoine naturel de Papouasie en train de partir en fumée

En écho au lanceur d’alerte, l’activiste Franky Samperante, directeur de l’ONG Pusaka Indonesia, accuse Korindo d’être « responsable de crimes contre la forêt et de violations des droits humains ». Selon une étude à laquelle Franky a travaillé, les brûlis sont monnaie courante pour permettre l’établissement de cultures d’huile de palme dans les concessions de Korindo.

Alors que de nombreuses sociétés ont pris leurs distances avec Korindo, Samsung s’est lié à l’entreprise dans une joint-venture - une alliance consternante pour la violation des droits humains et la déforestation tropicale.

Demandons à Samsung de ne pas se rendre complice d’un désastre écologique et de rompre immédiatement ses relations avec Korindo.

Merci de signer et de partager la pétition pour sauver les merveilles naturelles de la Papouasie !

Contexte

Galerie photos : Korindo détruit la forêt et les moyens de subsistance des indigènes Papous

La Papouasie est une province d’Indonésie, située en Nouvelle-Guinée occidentale à ne pas confondre avec l’État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La publication du rapport « Burning Paradise: Palm Oil in the Land of the Tree Kangaroo » (traduction : Brûler le Paradis : l’huile de palme au pays des kangourous arboricoles) a eu d’importantes conséquences pour le groupe Korindo. Les résultats de l’enquête sur la destruction de la forêt tropicale et les violations des droits de l’homme en Papouasie ont incité de nombreux partenaires à mettre fin à leurs relations d’affaires avec Korindo : Wilmar, Musim Mas et d’autres clients n’achètent plus l’huile de palme de Korindo, le groupe papetier APRIL (Paper One) n’a pas prolongé son contrat avec Korindo. Cette prise de distance concerne aussi Siemens dans le secteur de l’énergie éolienne. Même la certification FSC de Korindo est en cours de révision.

Et c’est le moment que choisi Samsung pour créer une joint-venture avec Korindo. Ce faisant, Samsung envoie le signal que Korindo peut continuer sans problème de détruire les forêts tropicales et de violer les droits des populations autochtones !

Le fournisseur de services informatiques Samsung SDS possède ses propres plantations en Indonésie, en coopération avec le peu recommandable Ganda Group (en train de changer de nom Gama Group) dans la province de Riau à Sumatra. Dans son rapport « Interim Report on Negative Human Rights Impact », l’organisation Korean Transnational Corporations Watch dénonce les violations des droits de humains par Samsung et d’autres sociétés coréennes.

Sources et informations supplémentaires

En français

En anglais

 

Lettre

Aux dirigeants de Samsung

Monsieur Yoon, Monsieur Kwon, Monsieur Kim,

Votre filiale Samsung SDS a créé en juin 2017 une joint-venture avec Korindo, un groupe connu pour ses pratiques de déforestation à grande échelle et de violations des droits humains des populations autochtones. Les entreprises de Korindo détruisent les forêts primaires, y compris par brûlis, dans les kabupaten de Merauke et de Boven Digul dans la province indonésienne de Papouasie.

La préservation des forêts est cruciales pour la survie des cultures indigènes Papous, pour la biodiversité et pour le climat mondial.

Je vous demande en conséquence de rompre sans délai vos relations d’affaires avec Korindo. Les clients de Samsung veulent être certains que vos produits ne soient liés en aucune manière à des crimes environnementaux ou à des violations des droits humains.

Je vous demande aussi de mettre en œuvre une politique transparente et sans ambiguïté en matière de respect des droits humains pour vos propres entreprises, vos sous-traitants et vos fournisseurs. Je vous exhorte enfin à agir pour que Korindo mette fin immédiatement à ses déboisements.

Je vous prie d’agréer, Monsieur Yoon, Monsieur Kwon, Monsieur Kim, l’expression de mes respectueuses salutations.e.

L'huile de palme en 5 minutes

Situation actuelle : la forêt tropicale dans les véhicules et les assiettes

Avec 66 millions de tonnes par an, l’huile de palme est l’huile végétale la plus produite de la planète. Un prix particulièrement bas sur le marché mondial et des propriétés convenant particulièrement au processus de transformation industrielle des aliments ont fait que l’huile de palme est présente aujourd’hui dans un produit sur deux dans les supermarchés : pizzas surgelées, biscuits, margarine, crème pour le corps, savon, maquillage, bougies, lessive…

Ce que presque personne ne sait : près de la moitié des importations d’huile de palme dans l’union européenne est consommée sous la forme de biocarburants. La loi de 2009 sur l’incorporation obligatoire d’agrocarburants dans l’essence et le diesel est ainsi une cause majeure de déforestation tropicale.

À ce jour, les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde, soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande d’où ont été chassés habitants et animaux pour faire place à un « désert vert ».

Les conséquences : la mort dans le sachet de soupe en poudre

Les palmiers à huile trouvent des conditions optimales de croissance dans les chaudes et humides régions tropicales près de l’Équateur. En Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et en Afrique, d’immenses zones
de forêts tropicales sont défrichées et brûlées, jour après jour, pour faire de la place aux plantations. Ce faisant, de grandes quantités de gaz à effet de serre sont émises dans l’atmosphère. L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète, a ainsi émis plus de gaz à effet de serre que les États-Unis d’Amérique au cours de l’année 2015. Les émissions de CO2 et de méthane rendent les biocarburants à base d’huile de palme trois fois plus nocif pour le climat que les carburants à base de pétrole.

Mais le climat n’est pas le seul touché : avec les arbres disparaissent des espèces rares comme l’orang-outan, l’éléphant pygmée de Bornéo ou le tigre de Sumatra. Paysans et populations autochtones, qui depuis des générations vivent dans la forêt et la préservent, sont souvent brutalement expulsés de leur terres. A ce jour, 700 conflits fonciers en rapport avec l’industrie de l’huile de palme ont été recensés en Indonésie. Et les plantations gérées de « manière durable » ou « bio » ne sont pas exemptes de violations des droits humains de la population.

Nous, consommateurs, en entendons peu parler. Pourtant, notre absorption quotidienne d’huile de palme est nocive pour notre propre santé : l’ huile de palme industrielle raffinée est riche en contaminant génotoxiques et cancérigènes comme l’a alerté l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au cours de l’été 2016.

La solution : changer radicalement nos modes d’alimentation et de déplacement

Il ne reste plus que 70 000 orangs-outans dans les forêts d’Asie du Sud-Est. La politique européenne de soutien aux biocarburants pousse les grands singes toujours plus au bord de l’extinction : chaque nouvelle plantation de palmier à huile détruit une partie de son habitat naturel. Nous devons faire pression sur les politiques pour aider nos plus proches parents. Mais il existe des pratiques quotidiennes pouvant déjà apporter beaucoup.

Ces conseils simples vous aideront à savoir où l’huile de palme se cache et comment l’éviter :

  1. cuisiner soi-même : biscuits poire - amande - noix de coco ? Pizza pomme de terre romarin ? Transformer soi-même des aliments frais permet d’éviter tous les plats préparés contenant de l’huile de palme de l’industrie agroalimentaire. Les huiles végétales européenne telles que l’huile d’olive, de tournesol ou de colza s’adaptent à quasiment toutes les recettes.
  2. lire les étiquettes : la présence d’huile de palme doit être indiquée sur les emballages alimentaires depuis décembre 2014. Mais pas pour les cosmétiques mais et les produits ménagers où elle se cache sous la forme de termes techniques. Il est très facile de trouver des alternatives sans huile de palme sur internet.
  3. le client est roi : « Quels produits sans huile de palme proposez-vous ? Pourquoi n’utilisez pas des huiles locales ? » Poser de telles questions aux fabricants peut leur faire craindre pour la réputation de leurs produits. La pression publique et la prise de conscience accrue du problème a déjà incité plusieurs producteurs à renoncer à huile de palme.
  4. Signer des pétitions et interpeler les politiques : les pétitions en ligne permettent de faire pression sur les politiques responsables des importations d’huile de palme. Avez-vous déjà signé toutes les pétitions de Sauvons la forêt ?
  5. Se faire entendre : les manifestations et autres actions collectives permettent d’atteindre le public et les médias. Ainsi s’accroît la pression sur les décideurs politiques.
  6. Renoncer à la voiture : il est très facile de réaliser la plupart de nos trajets à pied, à vélo ou avec les transports en commun.
  7. Savoir et faire savoir : les milieux économiques et politiques veulent nous faire croire que les biocarburants sont bons pour le climat ou qu’il est possible de produire de l’huile de palme de manière durable. Sauvonslaforet.org informe sur les conséquences de la culture industrielle de l’huile de palme.

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