Ne détruisez pas ma forêt !

Un couscous de Woodlark, petit marsupial endémique à l’île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, regarde apeuré. Il en va de la survie du couscous de Woodlark en Océanie (© Eleanor Clapp)
227 595 signatures

Le couscous de Woodlark est endémique d’une petite île reculée de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les 6000 habitants de l’île préservent son habitat par leur mode de vie en harmonie avec la nature. Mais l’entreprise Kulawood projette de défricher 30 000 hectares de forêt tropicale et menace de ce fait de décimer le petit marsupial.

Appel

Au Premier ministre et aux autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée

“Empêchez la destruction des forêts tropicales où vivent le couscous et les nombreuses espèces endémiques de Woodlark Island !”

Afficher la lettre de pétition

La destruction des forêts de Woodlark serait une surexploitation inégalée. Plus de 40 espèces animales et végétales endémiques perdraient leur habitat : grenouilles, reptiles, insectes, gastéropodes, et le couscous de Woodlark, petit marsupial nocturne. Située à 270 km de l’île principale, cette île n’a encore jamais été explorée à fond et les scientifiques estiment qu’elle pourrait abriter de nombreuses espèces inconnues.

Mais des entreprises étrangères tentent encore et toujours de s’emparer de l’île. Cette fois-ci, la société Kulawood soutient un projet choquant. Les autorités forestières font de toute évidence défaut car elles acceptent des documents aux fautes invraisemblables.

Selon PNGi, Kulawood veut déboiser 30 000 hectares de forêt et vendre 840 000 mètres cubes de bois d’une valeur de 87 millions de dollars.

Il y a fort à parier que le déboisement a commencé : des images satellite montrent l’avancée de la déforestation à la mi-2019 et l’extension de routes dans des zones largement inhabitées.

La coupe de bois est présentée comme un projet agricole devant permettre la plantation de cacaoyers, d’hévéas et d’acacias.

Mais les sols et le climat ne se prêtent pas à ce type de cultures et la commercialisation d’éventuels produits est compliquée par l’isolement de Woodlark. Les habitants ont été tenus dans l’ignorance quant à l’étendue du déboisement et à son impact sur leur vie.

Ce projet suit un modèle courant en Papouasie-Nouvelle-Guinée : des investisseurs se font passer pour des entreprises locales, créent un rapport de confiance à coup de promesses de développement agricole et conspirent au pillage des forêts dans le même souffle.

Les 6000 habitants ne sont pas assez puissants pour combattre seuls la destruction de leur île. Aidez-les en signant notre pétition.

Contexte

« Un tableau de l’évolution ! » ; « Un trésor biologique ! » ; « Une multitude d’espèces uniques ! » : les scientifiques ne tarissent pas d’éloges au sujet de la richesse naturelle de l’île de Woodlark. Cette île de Papouasie-Nouvelle-Guinée est la seule au monde à abriter certaines espèces animales : 7 espèces de grenouilles, 4 espèces de reptiles, 7 espèces végétales, 19 espèces de gastéropodes et 4 espèces d’insectes, dont 2 n’ont pas encore reçu de nom scientifique. Les chercheurs ont d’ores et déjà capturé quelques espèces de grenouilles et de serpents pour lesquelles il reste encore à déterminer si elles sont endémiques ou non.

« Il y a sans aucun doute d’autres espèces inconnues », affirme Fred Kraus de l’Université du Michigan, ayant lui-même été le premier à décrire quatre espèces. L’île abrite encore des secrets car elle n’a encore jamais fait l’objet de recherches systématiques. « Chaque grande parcelle de forêt en Papouasie-Nouvelle-Guinée est unique et héberge des espèces spécialisées et possiblement endémiques, principalement des invertébrés », explique l’ornithologue Bruce Beehler.

Les insulaires vivent en harmonie avec la nature

Voilà des millénaires que les populations autochtones de l’île vivent en harmonie avec leur environnement. « Cette île est l’exemple unique d’un système social et écologique qui rend possible la coexistence d’êtres humains et de la nature depuis 2000 ans et plus », déclare l’anthropologue Frederick H. Damon. Pendant 30 ans, il a mené des recherches sur l’île.

Des générations durant, les insulaires ont exploité la forêt avec parcimonie. Ils cultivent des jardins, élèvent des porcs et chassent. Selon Global Forest Watch, ils ont abattu environ 1437 hectares de forêt entre 2000 et 2012, ce qui représente 1,7% de l’île. Compte tenu des 287 hectares de jeunes plants de forêt ayant poussé sur cette même période, cela correspond en réalité à 1,3%.

L’agence anti-corruption sonne l’alerte

L’île de Woodlark a régulièrement été la cible d’entreprises cherchant à l’exploiter. En 2008, un producteur d’huile de palme faisait ses avances, suivie en 2014 par la douteuse entreprise forestière Karridale, puis ce fut au tour des sociétés minières Kula Gold et Geopacific. Aujourd’hui, Kulawood projette de défricher 30 000 hectares de forêt.

L’organisation PNGi a étudié le cas Kulawood de près et adressé cette lettre à l’autorité forestière et à l’agence anti-corruption le 5 juillet 2018.


Sources et informations supplémentaires

• Article de Mongabay  Logging, mining companies lock eyes on a biodiverse island like no other

• Article de PNGi  Woodlark Island logging scam Part 1: Ebony woods

• Article de Mongabay  Top scientists raise concerns over commercial logging on Woodlark Island

• Liste rouge mondiale des espèces menacées  Couscous de Woodlark (Phalanger lullulae)

• Article de Mongabay  Extinction island? Plans to log half an island could endanger over 40 species

• Article de Mongabay  Loggers plan to clear 20 percent of tropical island paradise

• Bulletin du World Rainforest Movement  Papouasie-Nouvelle-Guinée : les habitants de l’île Woodlark exigent d’arrêter la plantation de palmiers à huile

• Article de Mongabay  70% of rainforest island to be cleared for palm oil


Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :

M. James Marape, Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Ambassade de Papouasie-Nouvelle-Guinée
430 Avenue de Tervuren Woluwe St. Pierre
1150 Bruxelles
Belgique
Tél : +32 (2) 779 06 09

Courriel : kundu.brussels@skynet.be

Lettre

Au Premier ministre et aux autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Monsieur le Premier ministre,
Madame, Monsieur,

Les 6 000 habitants de Woodlark vivent en harmonie avec la nature de leur pays. Les forêts vierges de l’île abritent au moins 42 espèces endémiques dont l’emblématique couscous de Woodlark. Et les scientifiques estiment encore nombreuses les espèces restant à découvrir sur l’île…

Néanmoins, Kulawood et d’autres sociétés étrangères comme Karridale, Kula Gold et Geopacific continuent de lancer des projets qui impliqueraient la destruction de milliers d’hectares de forêt. Ces projets vont de l’exploitation forestière et minière à l’agriculture. Ils ne respectent ni le rejet majoritaire ni les droits de la population.

Nous vous demandons en conséquence de mettre un terme à ces projets et de ne pas accorder d’autorisation de défrichement.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, Madame, Monsieur, l’expression de notre très haute considération.

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La forêt tropicale est l’habitat naturel ayant la plus grande biodiversité au monde. Mais elle est gravement menacée. Chaque année elle perd environ 150.000 kilomètres carrés, soit plus de 40 terrains de football par minute ! 
Les arbres géants sont abattus pour l’industrie du bois et des meubles, ou pour faire place à des plantations immenses de palmiers à huile, de canne à sucre et de soja. Le poumon vert de la Terre disparait aussi à cause des mones d’or et de cuivre, de l’extraction de pétrole et des barrages électriques. Les conséquences sont dévastatrices :

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•   Les forêts pluviales sont essentielles pour la stabilité du climat et la conservation des sols. Leur destruction aboutit à encore plus d’émissions de CO2 dans l’atmosphère, d’inondations et de glissements de terrains.

Telle est la réalité. Nous ne pourrons préserver les dernières forêts tropicales qu’avec votre aide !

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