Agrocarburants : Shell se retire des terres Guarani

Damiana, Guaraní-Kaiowá et guide spirituelle Apyka'y, devant une hutte calcinée pendant les expulsions

14 juin 2012

L'éthanol obtenu à partir de la canne à sucre peut rendre la vie plus douce à ceux qui le vendent. A l'envers, le peuple Guarani a dû endurer de terribles souffrances. Prenant acte des protestations internationales, Shell a décidé de se retirer des terres Guarani et de ne plus s'approvisionner en territoire indigène à l'avenir. 

L'éthanol obtenu à partir de la canne à sucre peut rendre la vie plus douce, mais seulement pour ceux qui le vendent. Les Indiens Guarani ont eu au contraire à endurer de terribles souffrances à cause de celui-ci : Raizen, la société d'agrocarburants fondée par Shell, a commencé à cultiver sur leurs terres la canne à sucre à partir de 2010. L'éthanol produit grâce à la plante sucrière se retrouve dans les stations services sous forme de carburant SP95-E10.  

Expulsés de leurs terres, les Guarani furent obligés de vivre dans des camps de fortune le long des routes ou dans des réserves surpeuplées. Depuis que les cours d'eau ont été pollués par les pesticides des plantations, ils n'ont plus accès à l'eau potable en quantité suffisante. Les propriétaires des plantations ne firent que peu de cas des Guarani qu'ils exploitaient comme main d'œuvre bon marché, n'hésitant pas à employer des hommes armés pour assassiner leurs leaders. 

Dans la foulée des protestations internationales, Shell a décidé de se retirer des terres Guarani. L'entreprise ne souhaite plus à l'avenir acquérir de canne à sucre provenant de territoires indigènes reconnus. Ses futurs investissements se feront avec la consultation préalable du FUNAI (Fondation Nationale de l'Indien, organisme du Gouvernement Fédéral Brésilien établisant et appliquant la politique indigène du Brésil). Les Guarani saluent cette décision. 

Sauvons la forêt avait remis à Shell les 16.145 signatures recueillies pour sa pétition. Nous soutenions la campagne de l'organisation Survival International. Klaus Schenck, consultant en énergie et foresterie de Sauvons la forêt, explique : « Le bioéthanol E10 ruine non seulement les indiens mais aussi la nature et le climat. Les forêts tropicales partent en fumée pour faire place aux nouvelles plantations énergétiques. »  

 

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