Sauvons la forêt des éléphants à Sepintun !

Éléphant de forêt à Sumatra Éléphant de Sumatra (© globalfilm)
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Dans la forêt primaire de Sepintun vit un groupe des derniers éléphants de Sumatra. Mais cet habitat est gravement menacé par les plantations industrielles. Sur place, des écologistes ont trouvé des crânes et ossements de pachydermes. Ils appellent les autorités à protéger de toute urgence la forêt des éléphants.

Mises à jour Appel

À M. Sahimin, directeur de l’office de protection de l’environnement de Jambi (BKSDA)

“La forêt des éléphants de Sepintun à Bukit Kausar doit être préservée. Merci de la faire protéger !”

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Mulkan est épouvanté devant les ossements dispersés d’un éléphant qu’il vient de trouver dans la forêt à Bukit Kausar. Réticent à signaler sa découverte aux autorités, l’indigène du peuple Suku Anak Dalam Batin Telisak s’est adressé à Marhoni, un sylviculteur originaire du village voisin de Sepintun qui agit depuis des années pour les éléphants.

« Il y a quelques années, cette zone bordée par les rivières Semambu, Telisak et Meranti n’était pas une plantation de caoutchouc mais une forêt primaire intacte avec des grands arbres anciens irremplaçables » témoigne Marhoni. « Les éléphants étaient partout. »

Il reste au maximum 150 éléphants dans l’ensemble de la province de Jambi à Sumatra. Ils sont extrêmement menacés à cause de la rapide disparition de leur habitat pour la production d’huile de palme, de papier, de caoutchouc et de charbon.

Sepintun a été complètement déboisé. Seule subsiste une forêt primaire de 1500 hectares dans laquelle vit un groupe d’éléphantes avec leurs petits.

« Nous appelons les éléphants nos amis » explique Marhoni. « Comme nous, ils vivent ici depuis des générations. »

Problème : pour l’administration et les entreprises, les éléphants n’existent pas. Car la négation de leur présence les autorise à établir des plantations dans la forêt de Sepintun.

Mahroni est aidé par l’ONG Perkumpulan Hijau qui, par la voix de son directeur Feri Irawan, réclame l’examen immédiat des concessions et la protection de la forêt de Sepintun.

« Les éléphants de Sumatra sont protégés » affirme Feri. « Si leur habitat disparait, ils meurent aussi. » Et Mahroni de conclure : la survie des éléphants est aussi celle des indigènes et de la forêt primaire de Sepintun.

Demandons aux autorités de reconnaitre l’existence des éléphants de Sepintun et de protéger leur forêt !

Contexte

Les éléphants sont souvent abattus à Sumatra. Le nombre de découverte de cadavres croît chaque année. Les coupables sont les chasseurs d’ivoire. Mais pas seulement. Des employés de plantations considèrent les éléphants comme des nuisibles et les tuent avec de la mort aux rats.

Yongki était une célébrité dans le Parc national Bukit Barisan. Le pachyderme participait activement à la lutte contre la déforestation illégale. Lui aussi a été tué.

Les chasseurs d’ivoire n’ont aucune retenue, même pas pour Sabre, le petit éléphant de Bornéo mondialement connu pour ses défenses « en dents de sabre ». Le squelette de Sabre a été retrouvé dans l’état de Sabah malaisien début janvier 2017. Sans ses défenses.

Informations supplémentaires sur la chasse à l’éléphant de Sumatra : elephant poaching soars as sumatran forests turn into plantations

L’éléphant de Sumatra

L’éléphant de Sumatra (Elephas maximus sumatranus), une sous-espèce de l’éléphant d’Asie, diffère à bien des égards de l’éléphant d’Afrique. Seuls les mâles ont des défenses. Les femelles et leurs éléphanteaux parcourent les forêts tropicales dans des groupes de six à dix individus. Les éléphants mâles sont, de leur côté, solitaires. Les éléphants de Sumatra vivent jusqu’à 80 ans.

L’éléphant de Sumatra est classé comme « en danger critique d’extinction » sur la Liste rouge de l’UICN. Les plus grandes menaces auxquelles ils sont confrontés sont les conflits avec les hommes et la destruction de leur habitat.

Selon l’organisation WWF, entre 2 400 et 2 800 éléphants parcouraient Sumatra il y a dix ans. D’après le ministère de l’Environnement, leur population était de 1724 individus en 2014. Il reste 150 éléphants dans la province de Jambi. Ces estimations pourraient être trop élevées craignent les experts, les éléphants de Sumatra étant fréquemment tués dans des conflits avec les humains ou pour leur ivoire.

La province de Jambi

Selon les estimations des groupes environnementaux locaux, Jambi a perdu 200.000 hectares de forêt primaire au cours des seules quatre dernières années. Cela équivaut à une superficie de huit terrains de football à l’heure. La province indonésienne est maintenant dominée par les plantations de palmier à huile, d’acacia et de caoutchouc, ainsi que par les mines de charbon. Pas un seul des habitats des éléphants n’est protégé. Ils sont, sans aucune exception, des zones de concession pour les industries de plantations et minières.

La plantation de caoutchouc ALN

La plantation de caoutchouc ALN a été créé en 2009 et couvre une surface d’environ 10.000 hectares. Immédiatement après le défrichement de la forêt primaire intacte, les éléphants ont pénétré dans les zones habitées de Sepintun et ont ravagé entre 20 et 30 hectares de plantations. Il s’agit d’un des nombreux conflits entre humains et animaux sur l’île de Sumatra.

Les documents d’ALN ne font aucune mention des éléphants, et l’office de protection de l’environnement BKSDA nie tout simplement leur existence.

Une expédition initiée par l’Association Verte (Perkumpulan Hijau) et menée sous direction scientifique en 2011-2012 a clairement documenté la présence d’un troupeau d’éléphants.

Lettre

À M. Sahimin, directeur de l’office de protection de l’environnement de Jambi (BKSDA)

Monsieur le Directeur,

Le sort des très menacés éléphants de Sumatra me tient particulièrement à cœur. D’après mes informations, la province de Jambi ne compterai plus que 150 éléphants. Un petit groupe vit dans une forêt primaire intacte à proximité du village de Sepintun à Bukit Kausar.

Cette forêt est située dans les zones de concession des entreprises PT Alam Lestari Nusantara (ALN), PT SAM Hutani et PT REKI (Hutan Harapan). La destruction de l’habitat forestier des éléphants oblige ces derniers à se déplacer dans les zones de concessions, provoquant des conflits avec les entreprises et les populations locales.

À plusieurs reprises, les habitants ont trouvé des squelettes d’éléphants. Ces derniers laissent supposer leur meurtre mais surtout prouvent de manière indiscutable la présence d’éléphants dans cette zone.

Merci de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour reconnaître l’existence des éléphants et pour faire protéger la forêt à Sepintun. La survie des éléphants de Sumatra est entre vos mains !

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos respectueuses salutations.

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