Brésil : ne bradez pas le poumon de la planète Président Temer !

47.000 km² de forêt amazonienne en danger © Stéphane Bidouze /Fotolia
183 669 signatures

Le président brésilien Michel Temer souhaite abroger le statut de Renca, une réserve naturelle d’Amazonie plus grande que la Suisse. En offrant sur un plateau d’argent les ressources naturelles de son pays à l’industrie minière et agroalimentaire, il espère échapper à la destitution pour ses affaires de corruption.

Appel

Au Président, au Congrès national et à la Commission parlementaire du Brésil

“Président Temer, ne sacrifiez pas l’Amazonie pour rester au pouvoir ! N’abrogez pas les statuts de protection des réserves naturelles au profit de l’industrie”

Afficher la lettre de pétition

La canopée des forêts vierges du nord du Brésil forme encore une fascinante mosaïque verdoyante. Mais sous les racines de ses arbres se trouvent des richesses naturelles qui devraient y rester pour toujours : or, aluminium, fer, cuivre et manganèse.

En 1984, une zone vaste de 47 000 km² de forêt vierge a reçu le statut de réserve afin de la protéger des convoitises des entreprises minières internationales. D'une superficie plus grande que la Suisse, cette réserve nommée Renca regroupe sept aires naturelles et deux territoires indigènes.

Le 22 août 2017, le président brésilien Michel Temer a abrogé par décret le statut de la Réserve de Renca. Quelques jours plus tard, il essayait de faire passer en urgence une loi visant à réduire de 350 000 hectares la Forêt Nationale de Jamanxim.

Les défenseurs de l’environnement brésiliens lient ces lois autorisant la déforestation aux graves affaires de corruption visant le président Temer. Celui-ci lutterait par tous les moyens pour éviter la destitution et la prison.

Le 2 août 2017, il a échappé à un procès pour corruption faute de voix suffisantes au parlement. Il aurait en fait promis des « cadeaux » aux députés. Il aurait négocié l’allégement des lois environnementales et le déclassement de zones protégées avec la puissante fraction de l’agroalimentaire et des représentants de l’industrie minière. Près de la moitié des parlementaires font l’objet de procédures pour corruption.

La forêt tropicale est ainsi sacrifiée au grand bénéfice des groupes forestiers, miniers et agroalimentaires. Un juge a certes suspendu le décret présidentiel. Mais celui-ci n’est pas arrêté pour autant et le parlement doit voter sur le sort de la Réserve de Renca.

Merci de signer et de diffuser notre pétition

Contexte

Les représentants politiques de l'État de l'Amapá ont vivement protesté contre l’abrogation du statut de la Réserve Renca par le président Temer. Le sénateur Randolfe Rodrigues expliquait aux médias brésiliens qu'il ferait tout pour faire annuler le décret présidentiel. Dans le journal Diario do Amapá, il affirme même qu’il s’agirait de la plus grave atteinte faite à la forêt amazonienne depuis 1970. Le 30 août, le tribunal fédéral de Brasilia a suspendu le décret présidentiel.

La réserve de RENCA

Le sous-sol des forêts tropicales des états de Pará et de l'Amapá sont soupçonnés d'être riches en or, bauxite (pour la production d'aluminium), minerai de fer, cuivre, manganèse et d'autres matières premières. Afin de protéger ce territoire d'entreprises étrangères, l'ancienne dictature militaire a créé la réserve Renca (Reserva Nacional de Cobre e seus Associados). Cela a empêché le pillage industriel des richesses naturelles ainsi que la déforestation dans le nord de l'Amazonie.

Liste des réserves naturelles et indigènes touchées par le décret d'abrogation de la Réserve de Renca :

  1. Estação Ecológica do Jari, 2.271 km², (créé en) 1982
  2. Parque Nacional Montanhas do Tumucumaque, 38.464,64 km², 2002
  3. Reserva Biológica de Maicuru, 11.517,60 km², 2006
  4. Reserva Extrativista Rio Cajari, 5.018 km², 1990
  5. Floresta Estadual do Paru, 36.129,14 km², 2006
  6. Reserva de Desenvolvimento Sustentável do Rio Iratapuru, 8.061 km², 1997
  7. Floresta Estadual do Amapá, 23.694 km², 2006
  8. Rio Paru D’este, 11.957,85 km², 1997
  9. Waiãpi, 5.430 km², 1996

 

Sources et informations supplémentaires

 

Destinataire de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement son destinataire :

  • M. Michel Temer, Président de la République fédérative du Brésil

Ambassade du Brésil à Paris
34, cours Albert 1er
75008 Paris
Tél : +33 (0)1 45 61 63 00
Courriel : ambassade@bresil.org

 

Lettre

Au Président, au Congrès national et à la Commission parlementaire du Brésil

Monsieur le Président,
Madame, Monsieur,

Le déclassement et la réduction des forêts tropicales et territoires indigènes protégés au Brésil est un coup dur porté à la nature et aux droits humains.

Nous sommes particulièrement indignés par le fait que ces inacceptables mesures soient manifestement liées aux affaires de corruption au Brésil.

Nous vous demandons d’abandonner tous les projets de loi tels que le déclassement de la Réserve Renca ou la réduction de 350 000 hectares de Forêt Nationale de Jamanxim.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, Madame, Monsieur, à l'assurance de notre considération et de notre vigilance citoyenne.

L’aluminium en 5 minutes

Situation actuelle : l’aluminium, un métal présent au quotidien

Inoxydable, facilement malléable et moitié moins lourd que l’acier mais aussi solide. Grâce à ses qualités, l’aluminium est particulièrement apprécié dans le domaine de la construction et des transports. Près de la moitié de la production mondiale d’aluminium est destinée à ces secteurs. En Allemagne, c’est l’industrie automobile qui est la plus grande consommatrice du léger métal : chaque voiture contient jusqu’à 150 kilogrammes d’aluminium.

Près de 20% de l’aluminium est contenu dans des emballages : ne laissant pas passer la lumière et neutre au niveau du goût, l’aluminium est prisé pour la fabrication de capsules de café, de boîtes de conserve et autres couvercles de yaourts. Il est aussi utilisé comme anti transpirant dans les déodorants et il régule la texture des crèmes. On le retrouve également dans certains médicaments.

La demande d’aluminium a considérablement augmenté ces dernières années, ce qui a eu des conséquences désastreuses.

Les conséquences : l’aluminium ou la mort rouge

L’aluminium est certes le métal le plus présent de l’écorce terrestre mais il n’existe que sous une forme liée. La fabrication du brillant aluminium à partir du minerai de bauxite implique de nombreux problèmes environnementaux :

  1. Déforestation tropicale pour l’extraction de la bauxite
    Une grande part de la bauxite extraite se trouve dans des pays possédant une forêt tropicale. Pour atteindre la fine couche rocheuse située sous la surface de la terre, des arbres sont abattus sur d’immenses surfaces en Australie, en Indonésie, au Brésil et en Guinée. À Porto Trombetas au Brésil, une surface équivalente à 250 terrains de football est déforestée chaque année afin de permettre l’extraction de bauxite.

  2. Déchets toxiques
    L’aluminium est extrait de la bauxite grâce à des procédés chimiques lourds. Pour une tonne d’aluminium, on provoque jusqu’à quatre tonnes de boues rouges (en raison de leur teneur élevée en fer) nocives. Elles sont stockées dans de vastes bassins et souvent des fuites ou des ruptures de digues provoquent l’inondation de villages entiers par les masses de boues corrosives. Des métaux lourds toxiques tel que le plomb, le cadmium et le mercure transforment des fleuves en zones mortelles toxiques. Même en dehors de tout accident, la pénétration de substances toxiques pour l’environnement dans l’air, les sols et les eaux a de graves conséquences : les personnes qui vivent à proximité des usines d’aluminium se plaignent de la pollution de l’eau, de maladies de peau et de la mort des poissons.

  3. Forte consommation d’énergie lors de la transformation
    La production d’une tonne d’aluminium nécessite 15 mégawatts-heure, soit la consommation d’un foyer de 2 personnes pendant cinq ans. L’énergivore production d’aluminium est uniquement rentable avec la mise à disposition d’une grande quantité d’électricité et à très bas prix. Au Brésil par exemple, on construit de gigantesques barrages hydroélectriques et les terres des communautés indigènes sont inondées.

Les conséquences négatives de ce métal ne concernent pas seulement les pays où a lieu sa production. L’aluminium menace également notre santé dans des produits quotidiens : des sels se dégageant des feuilles d’aluminium et des éléments en aluminium présents dans les déodorants et les médicaments peuvent s’accumuler dans notre corps, et ils sont soupçonnés de déclencher le cancer et la maladie d’Alzheimer.

La solution : bon sans emballage

L’aluminium est partout dans notre vie quotidienne. Sa production a augmenté de près de 60% entre 2009 et 2016 pour passer à 58,3 millions de tonnes par an et elle est surtout destinée à des produits de consommation courante. Le potentiel d’économie en est d’autant plus important.

  1. Fait maison et intelligemment emballé : l’aluminium est souvent présent dans les emballages de la nourriture qu’on mange en chemin. Sandwichs végétariens et autres barres de müsli ne sont pas exemptés. Avec un peu d’organisation, il est tout à fait possible de préparer des collations pour le bureau ou l’école à la maison. On peut utiliser des récipients réutilisables pour transporter nos aliments (tupperwares, …) et boissons (gourdes, bouteilles recyclables, …). Cela permet d’économiser beaucoup de déchets d’emballage.

  2. Du café sans capsules : un kilo de café en dosettes coûte jusqu’à 80 € pour le consommateur. Un plaisir onéreux qui coûte cher aussi à l’environnement. Jusqu’à trois grammes d’emballage sont nécessaires pour six à sept grammes de café. En France, Nespresso a vendu 1,85 milliard de capsules au cours de la seule année 2014. Il est beaucoup moins cher et bien meilleur pour l’environnement d’utiliser une cafetière à piston ou une machine à espresso en acier inoxydable, voire une machine automatique pour les gros consommateurs.

  3. Une deuxième vie : les emballages en aluminium ne peuvent pas toujours être évités. Mais théoriquement la matière première qu’on trouve dans les emballages de médicaments et autres peut être indéfiniment réutilisée si chacun de nous trie correctement ses déchets.

  4. Conserver plus longtemps au lieu que jeter : boîtiers d’ordinateurs, étagères en aluminium, barres de tapis – l’aluminium est présent dans de nombreux objets ménagers. Lorsque nous investissons dans des produits de qualité et les utilisons aussi longtemps que possible, nous réduisons notre consommation d’aluminium.

  5. Se déplacer sans voiture : les jusqu’à 150 kilogrammes d’aluminium que contient une voiture peuvent être un bon argument pour ne pas acheter une nouvelle voiture et préférer utiliser le vélo, le bus et le train.

  6. En bonne santé sans aluminium : pour préserver sa santé, il est conseillé d’utiliser des produits cosmétiques naturels sans aluminium et de choisir un déodorant sans sels d’aluminium (par exemple sur une base de soude). Les pharmaciens peuvent souvent recommander des alternatives aux médicaments contenant de l’aluminium (par exemple contre les brûlures d’estomac). L’institut fédéral allemand d’évaluation des risques prévient qu’il ne faut en aucun cas placer des aliments acides dans une feuille d’aluminium : des sels d’aluminiums toxiques seraient susceptibles de passer dans les aliments.

  7. diffuser les informations et faire entendre sa voix : notre association s’efforce de montrer le rapport existant entre les capsules de café et la destruction de la forêt tropicale sur sa page internet. La diffusion de ces informations sur les dangers liés à l’aluminium est essentielle. Les entreprises pourraient être amenées à réfléchir si la demande de produits contenant de l’aluminium baisse. Les pétitions en ligne constituent un autre outil de pression. Merci donc de les signer et de les partager…

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