Panama : les habitants obtiennent la protection du fleuve Sainte-Marie

Un groupe d’une vingtaine de personnes entoure le président du Panama sur le perron du palais présidentiel pour présenter la loi signée L’Alliance pour la défense du fleuve Sainte-Marie avec le président panaméen Laurentino Cortizo Cohen (© Yoel Pérez) Le fleuve Sainte-Marie, avec des arbres sur ses rivages Le fleuve Sainte-Marie s’écoule à travers une multitude d’écosystèmes différents (© Olmedo Carrasquilla/ Colectivo Voces Ecológicas de Panamá) Un jaguar de dos tourne sa tête regarde en direction de la caméra depuis un arbre tombé dans la forêt tropicale Les jaguars (Panthera onca) sont des animaux solitaires qui ont besoin de territoires allant de dizaines à plusieurs centaines de kilomètres carrés, selon la nourriture disponible (© istock.com)

12 déc. 2022

Paysans, défenseurs de l’environnement et scientifiques se sont battus pendant plus de 10 ans pour obtenir une loi de protection du bassin du fleuve Sainte-Marie au Panama. Aujourd’hui, ils célèbrent un grand succès.

Le 16 novembre 2022, le président du Panama Laurentino Cortizo Cohen a signé la loi 339 qui déclare une zone de 3 400 km² (soit près de cinq pour cent de la superficie du pays)  autour du fleuve Sainte-Marie patrimoine naturel national et zone hydrologique protégée.

Le fleuve, qui prend sa source dans le Parc national de Santa Fé, est ainsi protégé dans son intégralité jusqu’à son embouchure dans l’océan Pacifique. Les projets de mine d’or (REMANCE) de l’entreprise Greenfield Mining et de centrales hydroélectriques sur le fleuve sont dorénavant définitivement interdits.

L’Alliance pour la défense du bassin du fleuve Sainte-Marie, qui regroupe toutes celles et ceux ayant contribué à ce grand succès, est enthousiaste. Elle voit la signature de la loi 339 comme un "succès olympique" selon Olmedo Carrasquilla de notre organisation partenaire "Colectivo Voces Ecológicas de Panamá".

Les Panaméens se sont battus sans relâche pendant plus de dix ans pour obtenir cette loi de protection, en organisant de nombreuses réunions, manifestations et autres campagnes de sensibilisation, en déposant des requêtes auprès des autorités, du Parlement et du gouvernement.

D’après Olmedo, l’initiative de protection présente d’énormes avantages. Elle vient des communautés qui vivent dans le bassin fluvial et qui en dépendent. Elle est donc un modèle de vie locale en harmonie avec la nature, qui peut servir d’exemple pour d’autres communautés et territoires du Panama.

Cette initiative renforce par ailleurs les droits humains tels que le droit à la vie et le droit à un environnement sain et intact. Elle représente également une alternative aux modèles économiques basés sur l’exploitation de la nature qui stimulent le consumérisme au lieu d’atténuer le changement climatique.

Pendant des années, l’objectif de protéger la nature a fait face à une forte opposition. Signe du changement des mentalités, tout le monde voulait participer au succès et se montrer lors de la cérémonie de signature de l’aire protégée et sur les photos sur le perron du palais présidentiel.

S’adapter au changement climatique

De telles initiatives « contribuent à réduire les effets du changement climatique, à maintenir la sécurité alimentaire et, dans le même temps, à préserver les sources d’eau et la culture de notre peuple », explique Olmedo.

L’importance de protéger les forêts est une nouvelle fois mise en évidence par les graves inondations qui ont touché les provinces voisines d’Azuero et de Los Santos, où de nombreuses familles ont perdu leurs maisons et leurs récoltes et ont du être déplacées.

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