Huile de palme de Colombie: expulsion pour des produits bio allemands

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Huile de palme provenant d’ « agriculture biologique », c’est ce qui est écrit sur les produis bio des firmes Allos, Alnatura, Rapunzel et The Body Shop. L’import outre-atlantique croissant de produits bios, et en particulier d’huile de palme, cause de massifs problèmes. Le fournisseur de l’huile de palme, le groupe Daabon en Colombie, se trouve en pleine expansion pour cause de l’importante demande. Leurs monocultures d’huile de palme industrielles ne sont ni écologiques ni socialement conciliantes. Une énorme consommation d’eau, de la déforestation illégale, des déversements d’huile de palme dans la mer, et des expulsions violentes de petits paysans comptent parmi les conséquences.

Appel

Huile de palme provenant d’ « agriculture biologique », c’est ce qui est écrit sur les produis bio des firmes Allos, Alnatura, Rapunzel et The Body Shop. L’import outre-atlantique croissant de produits bios, et en particulier d’huile de palme, cause de massifs problèmes. Le fournisseur de l’huile de palme, le groupe Daabon en Colombie, se trouve en pleine expansion pour cause de l’importante demande. Leurs monocultures d’huile de palme industrielles ne sont ni écologiques ni socialement conciliantes. Une énorme consommation d’eau, de la déforestation illégale, des déversements d’huile de palme dans la mer, et des expulsions violentes de petits paysans comptent parmi les conséquences.

De nos jours, l’huile de palme est présente dans environ un produit de supermarché sur dix. La branche bio participe aussi activement à la course après cette huile exotique des forêts tropicales. L’huile de palme bio est présente dans au moins 600 produits différents de presque tous les producteurs bio notables. Par exemple, le Crunchy-Müsli de Allos, la pâte à tartiner Samba de Rapunzel, les épinards de Alnatura - ou bien encore les articles de cosmétique de The Body Shop. Mais rien n’est à trouver sur les emballages au sujet de la provenance de l’huile de palme. Sauvons la Forêt a écrit à de nombreux producteurs en mars 2009 pour le leur demander. La transparence était très peu présente.

Beaucoup d’entreprises de produits bio n’ont pas du tout réagi, ou ont juste envoyé des réponses très générales et peu significatives. Un producteur prétendait même que l’huile de palme venait des Pays-Bas, comme si des palmiers à huile pouvaient pousser derrières les digues de la Mer du Nord. Allos, Alnatura, Rapunzel et The Body Shop - après en partie quelques semaines de demande interne- ont donné le nom du fabricant: le groupe Daabon de Colombie.

Daabon fait de la publicité avec 11 sigles écologiques et des petits paysans satisfaits, desquels doit provenir une partie de l’huile de palme. Mais selon les recherches de Sauvons la Forêt, chez Daabon on est loin de l’écologie et de la responsabilité sociale. Le groupe a déjà déclaré posséder 5 350 hectares de monocultures d’huile de palme et continue à s’étendre. En juillet 2009, Daabon fait violemment expulser 123 familles de petits paysans de leurs champs à Las Pavas, afin d’y dresser de nouvelles plantations de palmiers à huile. Les monocultures industrielles ne correspondent pas à « l’agriculture écologique » comme il est prétendu par les industriels sur leurs emballages. S’ajoutent aussi à cela une énorme consommation d’eau pour les plantations, de catastrophiques déversements d’huile de palme dans la Mer des Caraïbes, la déforestation illégale de la végétation des rives, et la construction de la plus grande fabrique de biocarburant en huile de palme de toute l’Amérique Latine (100 000 tonnes). Parallèlement, Daabon a obtenu 450 000 euros du fonds de développement étatique Agro Ingreso Seguro pour les petits paysans, ce qui a créé un scandale politique dans le pays.

Bien que les problèmes soient déjà depuis longtemps publiquement connus, et que Sauvons la Forêt les ait fait remarquer à certains des fabricants par des écrits détaillés, les entreprises Allos, Alnatura, et Rapunzel n’ont jusqu’à présent tiré aucune leçon et se cachent derrière les 11 sigles bios de Daabon. Elles prétendent ne pas pouvoir renoncer à l’huile de palme, car elle est responsable de l ‘ « onctuosité » et du « toucher de bouche », selon Rapunzel. Sauvons la Forêt préconise explicitement l’agriculture biologique comme alternative aux produits chimiques et au génie génétique. Mais les firmes ont des responsabilités sur place envers l’environnement et les Hommes. Écrivez au producteur bio et priez-le de transposer sa production à une utilisation d’huile locale, ainsi que de prendre position pour l’arrêt de la déforestation et un retour rapide des petits paysans chassés sur leurs terres. Vous pouvez consulter ici une traduction française de la lettre. Vous trouverez ici le reportage télévisé en allemand de Report Mainz sur YouTube.

Contexte

A Allos, Fax: 05445 9899-125, biopalmoel@allos.de Alnatura, Fax: 062 57 - 93 22 688, info@alnatura.de Rapunzel, Fax: 08330 - 529 1188, info@rapunzel.de The Body Shop, info.de@thebodyshop.com Chers Mesdames et Messieurs, C’est avec une grande incompréhension que j’ai appris que votre entreprise produit de nombreux produits avec de l’huile de palme biologique. Le fournisseur de cette huile de palme bio est le groupe Daabon en Colombie. La demande croissante en huile de palme a pour conséquence que le fournisseur Daabon est en pleine expansion, et ne cesse d’étendre ses monoculture de palmiers à huile à des plus grandes surfaces. Les monocultures industrielles de la sorte ne correspondent à mon avis pas aux critères d’une « agriculture biologique », comme on peut lire sur les emballages de vos produits; pas plus qu’aux critères de durabilité, de partenaires régionaux, et de responsabilité envers l’Homme et l’environnement, comme vous en faites la publicité. Daabon cause en Colombie des problèmes sociaux et environnementaux massifs. Parmi ceux-là, on compte entre autre l’énorme consommation d’eau des plantations de palmiers à huile dans une région qui a de graves problèmes et déficits en approvisionnement en eau des populations, ainsi qu’une tendance à la désertification. En 2008, Daabon a connu deux graves malheurs dans le port de Santa Marta, en l’espace de quelques mois. L’huile de palme y est stockée pour l’export et chargée dans des bateaux pour le transport vers l’Europe. Des centaines de tonnes ont été dégagées jusque dans la mer des Caraïbes. Sur des kilomètres jusqu’au parc national maritime Tayrona, les baies, les récifs de corail, les falaises et les plages étaient couvertes d’huile. Dans ses publicités, Daabon prétend qu’en plus de la production provenant de ses propres plantations, une partie de l’huile de palme provient de petits paysans, qui exploitent 8000 hectares de plantations de palmiers à huile. Je trouve cela d’autant plus étonnant, qu’en juin 2009 Daabon a chassé violemment 123 familles de petits paysans de Las Pavas de leurs terres, qu’ils exploitaient depuis des années. Les paysans ont fait déjà en 2006 une demande de reconnaissance de propriété auprès des autorités étatiques compétentes. Par leur expulsion, les Hommes, parmi lesquels environ 100 enfants et jeunes, ont perdu leurs fondements de vie et sont dépendants de l’aide de leurs voisins et d’organisations internationales pour les droits de l’Homme. Les conflits de ce type à cause de plantations de palmiers à huile font la une de l’actualité en Colombie depuis des années. Afin d’installer de nouvelles plantations de palmiers à huile, Daabon déboise les arbres existant à Las Palvas, assèche de précieux territoires humides, creuse des canaux de drainage, et entasse les digues. Ce faisant, Daabon a déjà été condamné juridiquement en 2008 à une amende de 50 000 euros et au reboisement de 9000 arbres, pour cause de déforestation illégale de la végétation et l’établissement illégal de digues sur les rives du fleuve Tapia. S’il vous plait, prenez au sérieux vos slogans publicitaires sur les cultures écologiques, le commerce équitable, et la préservation de nos ressources naturelles. L’import constamment croissant de produits bios produits outre-atlantique et en particulier d’huile de palme, cause des problèmes de plus en plus graves et doit être urgemment stoppé. Des longs transports depuis des endroits lointains de la terre causent des préjudices au climat et à l’environnement, l’irrigation épuisent les réserves d’eau, le manque de techniques et de standards environnementaux causent des accidents et des pollutions environnementales, et le besoin en surfaces cultivables menace les paysans locaux. Il est écologique et responsable de se référer à des matières premières de production régionale. Cela rend possible des courtes distances de transport, ainsi que son propre contrôle sur les entreprises des fournisseurs. La confiance aveugle dans les sigles n’apporte au contraire pas une sécurité suffisante. Bien cordialement,

Lettre

An
Allos, Fax: 05445 9899-125, biopalmoel@allos.de
Alnatura, Fax: 062 57 - 93 22 688, info@alnatura.de
Rapunzel, Fax: 08330 - 529 1188, info@rapunzel.de
The Body Shop, info.de@thebodyshop.com


Sehr geehrte Damen und Herren,

mit großem Unverständnis habe ich erfahren, dass Ihre Firma zahlreiche Produkte mit Biopalmöl herstellt. Lieferant des Biopalmöls ist die Daabon-Gruppe in Kolumbien.

Die zunehmende Nachfrage nach Biopalmöl hat zur Folge, dass Hersteller wie Daabon ständig expandieren und die Ölpalm-Monokulturen auf immer größere Flächen ausdehnen. Derartige industrielle Monokulturen entsprechen meiner Meinung nach nicht den Kriterien für „ökologische Landwirtschaft“, wie auf den Verpackungen Ihrer Produkte zu lesen steht; auch nicht für Nachhaltigkeit, regionale Partner und der Verantwortung für Mensch und Umwelt, mit der Sie werben.

Daabon verursacht in Kolumbien massive Umwelt- und Sozialprobleme. Dazu gehören u.a. der enorme Wasserverbrauch der Palmölplantagen in einer Region, in der es große Probleme und Defizite bei der Wasserversorgung der Menschen sowie eine Tendenz zur Desertifikation gibt.

2008 kam es bei Daabon im Hafen von Santa Marta innerhalb weniger Monate zu zwei schweren Unglücken mit Palmöl. Dort wird das Palmöl für den Export gelagert und auf Schiffe für den Transport nach Europa verladen. Hunderte Tonnen Palmöl strömten aus - bis ins karibische Meer. Kilometerlang bis zum Meeresnationalpark Tayrona waren Buchten, Korallenriffe, Felsen und Strände mit dem Öl bedeckt.

Daabon wirbt damit, dass zusätzlich zur Produktion auf den firmeneigenen Plantagen ein Teil des Palmöls von Kleinbauern stammt, die weitere 8.000 Hektar Palmölplantagen betreiben. Umso erstaunlicher finde ich es deshalb, dass Daabon im Juli 2009 123 Kleinbauernfamilien in Las Pavas von ihren Feldern gewaltsam vertrieben hat, die diese seit Jahren bebauen. Die Bauern haben für die Fläche bereits 2006 einen Antrag auf Landanerkennung bei den zuständigen staatlichen Behörden gestellt.

Durch die Vertreibung haben die Menschen – darunter etwa 100 Kinder und Jugendliche - ihren Lebensunterhalt verloren und sind auf die Hilfe ihrer Nachbarn und internationaler Menschenrechtsorganisationen angewiesen. Derartige Landkonflikte wegen Palmölplantagen stehen in Kolumbien seit Jahren in den Schlagzeilen.

Zur Anlage neuer Ölpalmplantagen rodet Daabon in Las Pavas die vorhandenen Bäume, legt wertvolle Feuchtgebiete trocken, hebt Entwässerungsgräben aus und schüttet Dämme auf. Dabei wurde Daabon bereits 2008 für die Rodung der Ufervegetation und die illegale Errichtung von Deichen am Tapia-Fluss rechtskräftig zu einer Geldstrafe von umgerechnet 50.000 Euro und der Wiederaufforstung von 9.000 Bäumen gerichtlich verurteilt.

Bitte nehmen Sie Ihre Werbeversprechen von ökologischen Anbauweisen, fairem Handel und dem Erhalt unserer natürlichen Ressourcen ernst. Der ständig steigende Import von Bioprodukten aus Übersee und besonders von Palmöl verursacht immer größere Probleme und muss dringend gestoppt werden. Lange Transporte aus anderen Erdteilen schaden Umwelt und Klima, die Bewässerung zehrt das Wasser auf, mangelnde technische und Umweltstandards begünstigen Unfälle und Umweltverschmutzung, und der Flächenverbrauch bedroht die lokalen Bauern.

Ökologisch und verantwortlich ist es, die Rohstoffe aus regionaler Produktion zu beziehen. Das ermöglicht kurze Transportwege und eigene Kontrollen auf den Betrieben der Lieferanten. Blindes Vertrauen auf Siegel bietet hingegen keine ausreichende Sicherheit.

Mit freundlichen Grüßen

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