Véto contre le nouveau code forestier au Brésil

À ce jour le Brésil perd déjà 1,65 millions d'hectares de forêt par an
21 549 signatures

Le Brésil est en train de modifier son code forestier, poussé par un lobby agro-industriel qui cherche de nouvelles terres pour l'élevage, les plantations de soja et les agrocarburants. Cette modification sonnerait le glas de la forêt amazonienne. Exhortez la présidente Roussef à opposer son véto pour empêcher une telle catastrophe.

Mises à jour Appel

Le code forestier brésilien (Código Florestal) permet depuis 1965 de préserver les écosystèmes du pays Sud-américain des déforestations à grande échelle. La modification de la loi menace non seulement la forêt amazonienne mais aussi les forêts pluviales côtières restantes sur l'océan Atlantique, les savanes du Cerrado riches en biodiversité et le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète.

L'initiative pour la modification du code forestier vient du lobby agro-industriel. Sa quête de nouvelles terres pour l'élevage, les plantations de canne à sucre, de soja ou autres monocultures passe par le rétrécissement de la zone de protection des forêts pluviales et des savanes. Pourront être défrichés jusqu'à 76,5 millions d'hectares supplémentaires, soit une surface plus grande que la France, la Suisse et la Belgique réunies.

En outre, et qui est tout aussi inacceptable, le nouveau code forestier prévoit une loi d'amnistie pour les déforestations illégales. Dans ce contexte, il n'est guère surprenant que l'institut étatique INPE ait constaté une augmentation spectaculaire du taux de déforestation. Ainsi, dans l'État de Mato Grosso ont déjà été défrichés 70% de plus que l'année dernière.

La grande majorité de la population brésilienne est opposée à une déforestation encore accrue. Près de 200 organisations de la société civile dont la Via Campesina (Mouvement Paysan International) et le Mouvement des sans-terre (MST) rejettent un assouplissement du code forestier.

Fin novembre, la commission de l'environnement a adopté un texte qui devait être voté dans la foulée par le Sénat brésilien en procédure simplifiée. Le Sénat, qui avait reporté le vote suite à la remise d'une pétition adressée à son président et signée par 1,5 millions de personnes, vient d'approuver ce mardi 6 décembre la réforme du code forestier par 59 voix pour et 7 contre. Plus tard en décembre les députés devront à leur tour se prononcer une nouvelle fois sur cette loi.

Si le nouveau code forestier venait, comme très probablement, à être adopté par les deux chambres du Parlement, la dernière chance de ne pas voir celui-ci entrer en vigueur réside dans le possible véto de la présidente Dilma Rouseff contre cette initiative désastreuse. Lors de sa campagne électorale victorieuse de 2010, celle-ci avait déclaré qu'elle s'opposerait à toute nouvelle loi qui viserait à amnistier les acteurs de la déforestation. En janvier prochain, elle aura l'occasion de tenir parole. En juin 2012, le Brésil accueillera le Sommet de la Terre de l'ONU, le Rio+20.

Sauvons la forêt exhorte la présidente Roussef à respecter son engagement en faveur de la forêt amazonienne. Merci de signer notre pétition et de la partager le plus vite possible.

Lettre

À:
Mme Dilma Rouseff, Présidente de la République fédérative du Brésil

Copie: Congrès national du Brésil


Objet: Opposez votre véto au nouveau code forestier!
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Madame la Présidente,

Le Sénat vient de confirmer, le mardi 6 décembre 2011 et par procédure simplifiée, le vote concernant la réforme du code forestier (Código Florestal), en place depuis 1965.

Le nouveau code forestier condamnerait au défrichage d'immenses zones de la forêt amazonienne et des écosystèmes restants du pays. Jusqu'à 76,5 millions d'hectares de forêts, soit une surface équivalente aux États de Sao Paulo, Paraná et Rio Grande do Sul réunis, seraient touchés. De plus, ce nouveau code permettrait une amnistie pour les acteurs des déforestations illégales passées.

La grande majorité, 85% selon un sondage représentatif, de la population est opposée à de nouvelles déforestations*. 200 organisations de la société civile au Brésil et à travers le monde avaient déjà manifesté en mai dernier leur rejet du nouveau code forestier dans une déclaration commune**. La procédure dans son ensemble transgresse la constitution du pays et doit, vu la non-participation de la société civile, être considérée comme antidémocratique.

Les forêts pluviales du Brésil sont d'une importance capitale pour l'humanité, la biodiversité et le climat à l'échelle mondiale. Ne sacrifiez pas les trésors naturels de votre pays pour les intérêts pécuniaires de l'agriculture industrielle. Non seulement la déforestation illégale ne peut être amnistiée mais les zones sinistrées doivent recouvrer leur végétation d'antan.

Pour ces raisons je vous exhorte, Madame la Présidente, à opposer votre véto à la modification du code forestier et vous prie d'agréer l'expression de mon profond respect.


* http://www.senado.gov.br/noticias/DataSenado/noticia.asp?not=59
** http://emdefesadocodigoflorestal.blogspot.com/
http://www.florestafazadiferenca.org.br/home/

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