Suisse-Chine : carte blanche au bois illégal

Drapeaux de la Suisse et de la Chine plantés au milieu d'une zone forestère défrichéeLes conséquences de la libéralisation des échanges : la forêt tropicale est détruite pour satisfaire les besoins de l'industrie du bois
36 621 signatures

La Chine est le plus gros importateur de bois tropicaux provenant de la déforestation illégale comme le prouvent deux études récentes. Ces bois volés se retrouvent dans de nombreux produits exportés par la Chine. En signant un accord de libre échange, le gouvernement suisse se ferait complice de l'industrie du bois chinoise

Appel

Aux gouvernement et parlement de la Confédération suisse

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En Birmanie, un employé d'une société d'exploitation forestière chinoise témoigne devant la caméra : « Même pour moi, en tant que chinois, il est déchirant de voir les montagnes être intégralement défrichées les unes après les autres. C'est tout simplement épouvantable ». 

L'Agence d'investigation environnementale (EIA), une organisation de protection de l'environnement britannique, a publié un nouveau rapport et une vidéo sur les résultats choquants de leur enquête à l'échelle mondiale. 

En 2011, l'industrie chinoise a consommé au moins 18,5 millions de mètres cubes de bois issus de la déforestation illégale. La situation est particulièrement mauvaise pour les bois tropicaux : de 50% à 90% du bois provenait, selon le pays, de sources illégales. Les sociétés chinoises déboisent aussi les forêts du Congo, du Mozambique, de Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Brésil.

Dans leur étude commune « Carbone vert, marché noir », INTERPOL et le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) identifient la Chine comme étant le plus gros importateur de bois de provenance illégale au monde. 

Le commerce du bois illégal rapporte jusqu'à 80 milliards d'euro chaque année aux criminels internationaux. Le bois dérobé permet de fabriquer les marchandises à moindre coût, non seulement pour la demande chinoise mais aussi pour l'exportation mondiale de produits dérivés comme les parquets, meubles, articles ménagers et livres.

En signant un accord qui faciliterait l'échange de biens avec la Chine, le gouvernement suisse se rendrait complice de l'industrie du bois chinoise en offrant un accès sans entrave à des produits dont les matières premières sont de provenance illégale.

Exhortons les conseillers fédéraux et députés suisses à ne pas signer d'accord de libre échange avec la Chine


Contexte

 

En 2009, le Conseil fédéral suisse a rejeté l'idée de financer des études d'impact environnemental, social et humain relatives à l'accord de libre échange avec la Chine. Pour motiver sa décision, le Conseil fédéral déplore les « réponses très limitées que peuvent apporter les études évoquées » et ce « malgré leur coût élevé ». 

L'union européenne prévoit également de contracter un accord de libre échange avec la Chine. Le but principal de ces accords de libre échange est de faciliter la circulation des biens (matières premières et produits transformés) entre deux pays et ce en réduisant voire annulant les frais de douane. Au lieu de fournir un moyen de pression sur des pays qui ne font que peu de cas des droits de leurs citoyens ou de la préservation de la nature, ces accords de libre échange exacerbent ces atteintes aux personnes et à l'environnement. 

L'organisation écologiste britannique EIA (Agence d'Investigation Environnementale) montre des images de son enquête sur le vol de bois tropicaux dans une vidéo (cliquer sur le lien plus bas) : « Les chinois sont très habiles pour abattre les arbres à grande vitesse. Un jour le versant de la montagne est vert et le lendemain matin on ne voit plus que le jaune du sol » se vante devant la caméra un négociant en bois chinois en Birmanie. Nous conseillons vivement le visionnage de cette vidéo (disponible en langue anglaise) tournée entre autres en Indonésie et au Mozambique. 

 

Liens 

• Décision du Conseil fédéral  Accord de libre-échange avec la Chine. Analyse d'impact en termes de développement durable
• Étude de l'EIA  Appetite for destruction - China's trade in illegal timber
• Vidéo (16min) de l'EIA  Appetite for Destruction: China's trade in illegal timber
• Rapport d'INTERPOL et du PNUE  Carbone vert, marché noir
• Article du Secrétariat d'Etat à l'économie SECO  Accords de libre-échange
• Page de documents officiels relatifs à l'ALE entre la Suisse et la Chine Négociations, Étude conjointe de faisabilité, Informations complémentaires, Communiqués de presse
• Article paru dans Le Courrier  «Pourquoi un accord préférentiel avec une dictature?»
• Déclaration commune de quatre organisations  Accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine: mettre les droits humains au centre de l'accord
• Article de Swissinfo  Suisse – Chine: un accord, sinon rien

 

Destinataires de la pétition

Conseil fédéral de la Confédération suisse
Palais fédéral
CH-3003 Berne 

Assemblée fédérale de la Confédération suisse
Palais du Parlement
CH-3003 Berne

En plus de signer notre pétition, vous pouvez contacter vous même le Conseil fédéral en remplissant le formulaire de contact de son site internet 

 

Lettre

Aux gouvernement et parlement de la Confédération suisse

Madame la Conseillère fédérale, Monsieur le Conseiller fédéral,
Madame la Députée, Monsieur le Député,

La Suisse négocie actuellement un accord de libre-échange avec la Chine. Aux problèmes liés au manque de respect des droits de l'homme et à l'aggravation de la pollution s'ajoute celui de la déforestation due aux besoins de bois tropical de l'industrie.

La Chine est le plus grand importateur mondial de bois abattus et négociés illégalement selon un rapport conjoint d'Interpol et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)* mais aussi de l'Agence d'investigation environnementale (EIA)**. Cette dernière estime que, pendant la seule année 2011, au moins 18,5 millions de mètres cubes de ces bois de provenance illégale ont été importés en Chine.

Les entreprises chinoises abattent notamment les forêts pluviales de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Mozambique, du bassin du Congo et du Brésil.

Les bois tropicaux, sous la forme de produits transformés, sont exportés par la Chine dans le monde entier. En signant un accord de libre échange, la Suisse se rendrait complice de l'industrie du bois chinoise.

Sauvons la forêt vous exhorte à empêcher le libre-échange avec les bois tropicaux illégaux.

Je vous prie d'agréer, Madame la Conseillère fédérale, Monsieur le Conseiller fédéral, Madame la Députée, Monsieur le Député, l'assurance de ma haute considération.


* http://www.unep.org/pdf/RRAlogging_french_scr.pdf
** http://www.eia-international.org/appetite-for-destruction-chinas-trade-in-illegal-timber

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