Huile de palme : GVL du groupe Sinar Mas coupable de déforestation au Libéria

Un camion traverse une plantation de palmiers à huile au Liberia La forêt tropicale, dont l’habitat des chimpanzés, a été détruite au profit des plantations de palmiers à huile au Liberia (© Mathias Rittgerott)

11 mars 2021

La société d’huile de palme Golden Veroleum Liberia a détruit plus de 1000 hectares de forêt à la riche biodiversité, dont l’habitat des chimpanzés, pour ses plantations. Telle est la conclusion d’un rapport de l’organisation de l’industrie agroalimentaire HCSA. Elle confirme les accusations émises depuis des années par la population locale et les défenseurs de l’environnement.

Les plantations de la société d’huile de palme Golden Veroleum Liberia (GVL) sont situées près du parc national de Sapo, où travaille notre organisation partenaire  Wild Chimpanzee Foundation (WCF). Les forêts tropicales qui s’y trouvent sont l’habitat des chimpanzés, des hippopotames pygmées et d’autres espèces menacées. Selon le rapport de l’organisation High Carbon Stock Approach (HCSA), GVL a également violé les intérêts et les droits des communautés locales, tels que le droit à la terre ou le droit au consentement préalable libre et éclairé.

GLV appartient à Golden Agri Resources, la deuxième plus grande entreprise mondiale d’huile de palme, qui est basée à Singapour. Celle-ci fait elle-même partie du conglomérat Sinar Mas, tout comme le groupe papetier APP. Les entreprises de Sinar Mas sont responsables de la destruction de la forêt tropicale à très grande échelle en Indonésie, notamment à Sumatra et à Bornéo.

En 2018, trois organisations avaient déposé des plaintes auprès du HCSA contre GLV, dont l’Institut du développement durable (SDI) du Liberia, autre partenaire de Sauvons la forêt. La plainte était basée sur des études portant sur la destruction des forêts par GVL.

James Otto, du SDI, a réagi à la décision du HCSA : « Il n’est plus possible de nier que Golden Agri Resources et Golden Veroleum Liberia se sont livrés à des pratiques nuisibles entraînant la déforestation et la violation des droits des communautés. Ces entreprises doivent dorénavant restaurer les forêts et indemniser les communautés affectées. Elles doivent s’assurer que les communautés dirigent la restauration et la gestion des forêts sur leurs terres coutumières. Le gouvernement du Liberia doit de toute urgence assumer son rôle (…) afin d’empêcher la déforestation et les violations des droits dans toutes les monocultures industrielles. »

La HCSA est une norme volontaire à laquelle les entreprises du secteur agroalimentaire peuvent faire appel afin d’évaluer l’impact de leurs activités sur les forêts. La HCSA est utilisée par des organismes de certification tels que la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) et le Forest Stewardship Council (FSC).

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