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Photo aérienne d’une zone déboisement, avec la forêt tropicale en arrière-plan
L’entreprise Global Papua Abadi pratique une déforestation massive sur les terres autochtones en Papouasie (© Pusaka)
Manifestation des indigènes du peuple Yei avec des banderoles devant une maison
Notre forêt n’est pas à vendre ! (© Pusaka)

Les Nations unies demandent des éclaircissements sur le grand projet agricole PSN Merauke en Papouasie

23 mai 2025Notre appel concernant le grand projet de production de sucre et de bioéthanol PSN Merauke a été entendu : les rapporteurs spéciaux des Nations unies exigent des réponses du gouvernement indonésien et des entreprises PT Global Papua Abadi et Jhonlin Group aux accusations de destruction de l'environnement et de violence en Papouasie.


Des groupes de défense de l’environnement et des droits humains estiment que les projets de production de sucre et de bioéthanol à Merauke et de rizicultures sur un million d’hectares dans le sud de la Papouasie, planifiés par l’État indonésien et menés par l’armée, constituent des destructions à grande échelle de la forêt tropicale et des cultures indigènes.

Les populations indigènes se mobilisent contre la perte de leurs moyens de subsistance et la déforestation, et manifestent pacifiquement. Certains autochtones se sont rendus à plusieurs reprises à Jakarta pour dénoncer les violences, les atteintes aux droits humains et la destruction de l’environnement. À leur retour,  ils ont été menacés par l’armée.

En décembre 2024, une coalition de groupes de la société civile et religieux, dont fait partie Sauvons la forêt, s’est alors adressée aux Nations unies.

Dans un appel urgent concernant le Projet stratégique national Merauke, nous avons demandé à plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies de s’entretenir dès que possible avec le gouvernement indonésien.

Appel aux Nations unies

Nous appelons les rapporteurs spéciaux des Nations unies à adresser dans les plus brefs délais une communication au gouvernement indonésien afin de lui demander :

  1. la suspension immédiate du projet stratégique national Merauke, qui comprend des plantations et des usines pour la production de sucre et de bioéthanol ainsi que des rizicultures sur un million d’hectares ;
  2. la reconnaissance des droits des populations indigènes du district de Merauke, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), y compris leur droit au consentement préalable, libre et éclairé (FPIC) pour tous les projets de développement menés sur des terres coutumières ou traditionnelles ;
  3. la réalisation d’études d’impact approfondies sur l’environnement et les droits humains, avec la participation de la Commission nationale des droits humains (Komnas HAM), et la publication de leurs conclusions ;
  4. la réalisation d’un audit sur le respect des dispositions légales par les entreprises et sur la viabilité environnementale des projets ;
  5. le retrait de l’armée indonésienne (TNI) des projets stratégiques nationaux à Merauke ;
  6. la garantie, pour les populations autochtones et autres groupes de Papouasie, de pouvoir s’exprimer librement  et d’être protégés contre le harcèlement, l’intimidation et les agressions ;
  7. l’indemnisation des communautés touchées par le PSN Merauke ;
  8. la restitution des terres coutumières et traditionnelles aux populations autochtones et la restauration des forêts, des tourbières, des marécages et des cours d’eau.

Texte intégral de l’appel (en anglais)

Bonne nouvelle : quelques mois plus tard, les rapporteurs spéciaux des Nations unies ont adressé un courrier au gouvernement indonésien ainsi qu’aux entreprises Global Papua Abadi et Jhonlin Group.

Dans leur lettre, les rapporteurs spéciaux des Nations unies expriment leur grave préoccupation quant aux conséquences des grands projets agricoles indonésiens à Merauke sur les droits et la vie des populations autochtones, mentionnant notamment le manque de nourriture et d’eau, la perte de biodiversité, ainsi que l’érosion de leurs cultures, de leur identité et de leurs traditions. Les rapporteurs craignent l’accaparement des terres, la destruction des écosystèmes et le non-respect du droit au consentement préalable, libre et éclairé (FPIC). Enfin, ils attendent des éclaircissements sur les accusations d’intimidation et de violence, de déforestation et de contamination des eaux.


Informations supplémentaires sur le projet PSN Merauke, l’entreprise Global Papua Abadi et le groupe Jhonlin.


  1. rapporteurs spéciaux des Nations unies

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