Saisie de tronçonneuses dans la forêt des Ekuri

Chimpanzés, éléphants et arbres géants — la jungle de l’est du Nigeria est un véritable trésor de biodiversité dans un pays qui a perdu presque toutes ses forêts.

Le peuple autochtone Ekuri a jusqu’à présent réussi à défendre la sienne contre les bûcherons, les chercheurs d’or et les plantations.

Mais depuis quelques années, la pression s’est accrue et menace désormais de devenir insurmontable : des « bandits des forêts » avancent dans le territoire des Ekuri depuis que les éco-gardes n’y circulent plus.

Les patrouilles avaient été organisées par le chef traditionnel Edwin Ogar, partenaire de longue date de Sauvons la Forêt. Mais depuis son décès, survenu au printemps dernier après une longue maladie, les bûcherons ont pris le dessus sur les gardiens de la forêt.

Martins Egot, un autre partenaire membre du peuple Ekuri, tire maintenant la sonnette d’alarme. Originaire de l’un des villages de la région, il y est bien intégré et jouit de la confiance de la population. En tant que fondateur de l’organisation environnementale PADIC Africa, il sait que les patrouilles sont un moyen efficace de protéger la forêt. Dans les villages de Buanchor et Iko-Esai, où il travaille habituellement, cette méthode fonctionne très bien :

Les éco-gardes peuvent empêcher de nombreux dégâts pouvant être causés à la forêt en quelques mois seulement.

À la demande des chefs locaux, Martins a immédiatement organisé de nouvelles patrouilles, rendues possibles grâce à des dons d’urgence apportés par Sauvons la forêt.

En l’espace de quelques jours, les éco-gardes ont surpris plusieurs bûcherons en flagrant délit et ont confisqué leurs tronçonneuses. Cela devrait dissuader beaucoup de ceux qui souhaitent nuire à la nature, qu’ils viennent qu’ils viennent de villages voisins peu soucieux de la préservation des forêts et voulant défricher des terres agricoles, ou de plus loin, à la recherche d’or.

Les éco-gardes ont par ailleurs débroussaillé les limites du territoire des Ekuri dans la forêt, auparavant envahies par la végétation. Ainsi, personne ne peut prétendre ignorer qu’il agit illégalement.

En tant qu’initié, je comprends parfaitement les problèmes auxquels sont confrontés les Ekuri et, grâce à mon expérience, je peux accomplir beaucoup de choses avec eux.

D’ici la fin de l’année, PADIC Africa prévoit équiper et de rémunérer 20 éco-gardes dans la région des Ekuri. Nous souhaitons les soutenir financièrement dans cette démarche.