Bulldozers immobilisés, espoir pour la forêt de Kinipan

Des indigènes Dayak Tomun dans la forêt de Kinipan Le peuple Dayak Tomun veut préserver la forêt de Kinipan (© Mahendra Safrudin)

15 mars 2019

A Bornéo, les indigènes Dayak ont immobilisé les bulldozers d’un producteur d’huile de palme pendant plusieurs mois. Encouragés par ce succès, ils sont confiants pour réussir à préserver leurs forêts de montagne, même si les bûcherons sont de retour.

Mars 2019 à Kinipan, sur l’île de Bornéo : « Nous protégeons nos forêts ! ». Près de Kinipan, les indigènes Dayak Tomun se tiennent très déterminés devant leur forêt. Leurs banderoles « Protégez la forêt de Kinipan » sont si longues qu’il faut de nombreuses mains pour les tenir. Des reporters de grands quotidiens indonésiens ont parcouru le long chemin qui sépare Jakarta des montagnes où ils vivent. Plusieurs avocats se sont penchés sur les documents officiels. La pétition des villageois est diffusée à l’échelle internationale grâce à Sauvons la Forêt et des organisations indonésiennes font front commun avec les habitants de Kinipan.

Les Dayak Tomun ont immobilisé les bulldozers d’une entreprise d’huile de palme pendant des mois. Les lettres de protestations envoyées à l’entreprise et transmises aux autorités sont d’abord restées sans écho. Mais, en octobre 2018, les Dayak Tomun en ont eu assez. Ils ont alerté l’organisation Save Our Borneo ainsi que d’autres groupes environnementaux. L’entreprise SML avait déjà déboisé des milliers d’hectares de forêt près de Kinipan.

Ensemble, les indigènes et les ONG ont organisé des manifestations pacifistes, lancé une campagne d’informations et diffusé des pétitions. 

Avec succès. La résistance de la population et notre pétition, qui a réuni plus de cent mille de signatures, ont freiné l’entreprise. Depuis octobre 2018, les déboisements se sont arrêtés, la moitié de la forêt semblait alors sauvée. Les Dayak Tomun ont réussi à immobiliser les engins pendant plusieurs mois.

Mais, la trêve semble désormais révolue car les bulldozers se sont remis à l’œuvre. Cela n’a aucunement altéré la détermination des Dayak Tomun de Kinipan. Ils intensifient désormais leur campagne par le biais d’actions et de vidéos. Ils sont aidés par des avocats et des groupes environnementaux, car l’enjeu va bien au-delà de Kinipan. Il s’agit de sauver toutes les forêts à la riche diversité biologique des montagnes de Bornéo. 

Des défenseurs de l’environnement redoutent que la forêt tropicale de montagne située au pied de la montagne Schwaner soit également menacée si la première plantation voyait le jour à Kinipan. C’est pourquoi la résistance des habitants de Kinipan est si importante !

Des enregistrements réalisés à l’aide de drones par notre partenaire Save Our Borneo montrent que les versants déboisés ont déjà été terrassés. Des plans de palmier à huile poussent là où la forêt tropicale s’étendait encore il y a un an.

Les défenseurs de l’environnement sont très inquiets, car l’entreprise utilise apparemment une nouvelle méthode de terrassement afin de prévenir l’érosion. Si cette méthode était efficace, la culture de palmiers à huile serait alors possible sur des pentes abruptes.

Situé à 150-250 mètres au-dessus du niveau de la mer, Kinipan agit comme un point d’entrée dans la montagne et ses forêts vierges. Les Dayak se mobilisent de toute leur force pour empêcher cette intrusion. Ils veulent protéger la forêt de Kinipan et, avec elle, la forêt tropicale de montagne de l’île de Bornéo.

Les habitants de Kinipan font preuve de ténacité. Ils ne se découragent pas et continuent à s’opposer à la destruction des forêts. https://www.facebook.com/SOBinfomedia/videos/363155827869714/?v=363155827869714

« N’acceptez jamais les plantations de palmiers à huile ! ». C’est avec ces mots que l’agriculteur Wardian, l’un des instigateurs de la défense de la forêt tropicale près du lac de Sembuluh, encourage les indigènes. https://www.facebook.com/SOBinfomedia/videos/2277833675797177/?v=2277833675797177

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