Équateur : notre patrimoine est la forêt, pas le cuivre !

Dans les forêts de la région de l'Intag en Equateur, un groupe d'habitants proteste les poings levés Les habitants de l'Intag veulent préserver leurs forêts pour les générations futures (© Voluntaria/-o Junín)
151 154 signatures

Les projets miniers menacent les ressources naturelles de l'Équateur. Parmi les plus importants, une mine de cuivre dans les forêts de nuages de l’Intag. Les habitants de la région sollicitent notre aide pour sauver leur forêt. Merci de signer leur pétition !

Appel

Au Président et au Ministre des Mines de l'Équateur

“Merci de protéger la nature et les droits des habitants. Annulez les concessions minières, en particulier dans la région de l'Intag”

Afficher la lettre de pétition

Au nord-ouest de la capitale Quito, les forêts tropicales et de nuages de l'Intag abritent jaguars, ours à lunettes et autres singes araignées, mais aussi des êtres vivants particulièrement sensibles comme les amphibiens explique l’organisation environnementale DECOIN.

En 2016, l’espèce Atelopus longirostris considérée comme éteinte y a été redécouverte. Cette minuscule grenouille nocturne vit dans la réserve forestière de Junín, une aire protégée née grâce aux dons de Sauvons la forêt.

Enfoui dans la roche de la cordillère de Toisán, un gisement de cuivre est convoité par le gouvernement équatorien pour sa valeur marchande. Présent en grandes quantités dans tous les appareils électriques, du portable au générateur d'électricité, ce métal s'échange à 5800 euros/tonne sur le marché mondial.

Situés au milieu des gisements de cuivre, Junín et ses villages voisins seraient amenés à disparaître pour laisser place aux mines à ciel ouvert. Voilà vingt ans que les habitants de l'Intag s'opposent à ces plans.

Avec succès : plusieurs sociétés minières internationales ont abandonné leurs projets. À présent, les sociétés minières publiques ENAMI (Équateur) et CODELCO (Chili) envisagent d'exploiter le cuivre.

Les travaux de sondage ont déjà causé des glissements de terrain et les boues de forage contaminent les ruisseaux, explique Marcia Ramírez, une habitante.

Le gibier s'amenuise car souvent les animaux ne peuvent plus s'abreuver en raison de la contamination, rapporte Israel Pérez.

Les membres de la coopérative locale de café bio AACRI dénoncent eux aussi l'exploitation du cuivre : «  L'extraction minière va à l'encontre de notre mode de vie. Elle détruit nos sols fertiles et pollue nos sources. »

Merci de soutenir la population équatorienne en signant leur pétition.

Lettre

Au Président et au Ministre des Mines de l'Équateur

Monsieur le Président Moreno,
Monsieur le Ministre des Mines,

Nous vous adressons ce courrier afin d’exprimer notre préoccupation au sujet de l'expansion des projets miniers dans la région de l'Intag.

Cette zone de la province andine du Chocó abrite des milliers d'hectares de forêts vierges, riches d'une biodiversité unique. Au cours des dernières décennies, les habitants sont parvenus à préserver 25 cours d'eau intacts.

L'exploitation minière a de graves conséquences sur l'environnement et la population partout dans le monde. Elle mène entre autres à une destruction de la nature, à la contamination des sources, ainsi qu'à l'expulsion et au déplacement des communautés rurales.

Au total, 33 concessions minières accaparent 80% des 150 000 hectares de l'Intag. Depuis plus de vingt ans, les habitants s'opposent vivement à ces plans. En 2017, le ministère des Mines a octroyé 80 000 hectares de terrain à des groupes miniers étrangers. Les enquêtes préalables auprès des habitants prévues par la loi n'ont pas été effectuées. Pour ces motifs, nous jugeons ces projets miniers illégaux, excessifs et inconstitutionnels.

D'après les études environnementales conduites dans l'Intag par l'Agence japonaise de coopération internationale dans les années 90, l'exploitation minière à grande échelle entraînerait la destruction de milliers d'hectares de forêt, la désertification, des changements du climat local, la contamination de l'eau par des métaux lourds et l'expulsion de centaines de familles, ainsi que de lourdes retombées environnementales et sociales.

Depuis 1997, la municipalité de Cotacachi prend des mesures politiques et administratives pour défendre la région, parmi lesquelles des activités de promotion de la production durable. Suite à une décision adoptée récemment, elle a invité le gouvernement équatorien à suspendre l'octroi de concessions pour l'extraction de métaux dans le canton de Cotacachi. L'exploitation minière compromet la position de la province dans le domaine du tourisme et de l'agriculture. Le quatrième parlement d'Imbabura s'est rallié à cette revendication dans ses demandes et ses observations.

Nous en appelons à vous pour mener une enquête sur les événements concernant l'Intag et prendre des mesures appropriées, afin que soit menée une véritable procédure de consultation citoyenne garantissant les principes démocratiques et les décisions prises dans ce cadre pour le développement futur.

Merci de protéger la richesse unique des forêts tropicales pour les générations futures.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, l'expression de notre profond respect.

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