Aidons les autochtones à sauver leur forêt au Sarawak

Des indigènes ont érigé un barrage routier Malaisie : sur les barricades pour contrer les bûcherons ! (© SADIA)
147 653 signatures

Les indigènes luttent pour sauver leur forêt dans l’Etat du Sarawak à Bornéo. Des entreprises pénètrent sur ses terres et défriche ses forêts pour y établir des plantations. Les écologistes sont menacés, les villageois arrêtés et emprisonnés des jours durant. Écrivons à la Malaisie pour obtenir le respect des droits des autochtones.

Mises à jour Appel

Aux gouvernements de la Malaisie et de l’Etat fédéral du Sarawak

“Merci de respecter les droits des populations autochtones et d’empêcher la destruction de leur forêt dans l’Etat du Sarawak.”

Afficher la lettre de pétition

Dans leur détresse, les indigènes Iban ont érigé une barricade et imploré l’aide de Dieu lors d’une cérémonie traditionnelle. Les policiers essaient de les intimider. 12 villageois ont été arrêtés et libérés seulement suite au versement d’une importante caution. L'écologiste Matek Geram a été poursuivi et photographié par des inconnus et se sent menacé. Le message est clair : abandonnez ! Mais renoncer n'est pas une option pour les autochtones.

Depuis plus de 30 ans, la nature est systématiquement pillée dans la partie malaisienne de Bornéo. Matek, qui travaille à l’Association des Iban du Sarawak (SADIA), a répertorié plus de 100 entreprises d’huile de palme impliquées dans des conflits fonciers. Cipta Sawit Plantation Sdn. Bhd. occupe le haut de la liste à l’automne 2018. L’entreprise est venue pour spioler les terres de son peuple près du village Ulu Kelawit explique Matek. Pour de l'huile de palme, de la cellulose et une carrière.

Si cette tendance perdure, il n’y aura bientôt plus de forêt au Sarawak. Il restera seulement quelques parcelles forestières dans les zones trop raides pour être exploitées, ainsi que dans de rares réserves naturelles. L’État malaisien est l’un des principaux foyers de la déforestation mondiale.

Les territoires abritant nasiques et autres orangs-outans procurent les principaux moyens de subsistance de la population. Les indigènes veulent protéger les forêts de leurs ancêtres, mais sont confrontés à de puissants adversaires.

Les villageois savent que les barricades ne suffiront pas. Ils cartographient en conséquence leurs terres ancestrales et attaquent les entreprises en justice. 

Demandons aux responsables politiques de Malaisie et du Sarawak de respecter les droits des indigènes et de protéger les forêts.

Soutenez la résistance des indigènes en faisant un don.

Contexte

Sauvons la forêt soutient Matek depuis 2015, année où l’entreprise Bintulu Lumber Development (BLD) a déboisé 14.000 hectares de tourbière afin d’y établir des plantations de palmier à huile. Selon les estimations de l’organisation Chain Reaction Research, BLD fait partie des plus grands destructeurs de forêt. BLD figure d’ailleurs à la première place sur la liste des plus grands destructeurs de forêts des neuf premiers mois de 2018.

BLD appartient au groupe forestier KTS. L’entreprise commercialise notamment des tronçonneuses au Sarawak. Matek Geram s’est donc rendu en Allemagne en mars 2016 pour protester sur le site de production de Stihl à Waiblingen. Mais l’entreprise a refusé de le recevoir.

Les Penan stoppent une entreprise forestière

À la mi-octobre, les indigènes Penan sont parvenus à stopper l’entreprise forestière Lee Ling. Le Bruno Manser Fonds suisse, qui soutient les Penan, écrit à ce sujet :

Dans la lutte pour protéger les dernières forêts primaires de Bornéo, les autochtones Penan ont eu une victoire sur les bûcherons en mettant en œuvre une méthode peu conventionnelle.

La communauté Penan emmenée par le chef Peng Megut, dans l’État malais du Sarawak, a usé d’une ruse pour stopper la société forestière Lee Ling, qui voulait défricher sa forêt.

Au mois d’août, les Penan ont construit spontanément une maison en travers de la route des bûcherons. Se plaçant ensuite eux-mêmes devant la maison, ils ont barré la voie des bulldozers. Une fois que les bûcherons sont revenus, ceux-ci n’étaient plus en mesure de passer.

L’entreprise Lee Ling est donc revenue à la barricade le vendredi 12 octobre 2018, accompagné de policiers et de représentants des autorités forestières. Grâce aux entraînements suivis à l’accompagnement juridique prodigué, les Penan était toutefois bien préparés. Grâce aux cartes du Bruno Manser Fonds, ils ont réussi à convaincre les autorités que les défrichages prévus léseraient leurs droits traditionnels.

Suite à cela, à la surprise de tous, l’autorité forestière a ordonné à la société de bûcheronnage de se retirer de la forêt de Long Tevenga.

Les Penan luttent depuis les années 1990 contre les défrichages des forêts pluviales du Sarawak, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. L’an dernier, le Bruno Manser Fonds publiait un recueil de 23 cartes géographiques à l’échelle 1:35.000 démontrant leur utilisation traditionnelle des terres.

 

Destinataires de la pétition 

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :

  • M. Tun Mahathir bin Mohamad, Premier Ministre de la Fédération de Malaisie
  • M. Abang Abdul Rahman Zohari, Ministre en chef de l'Etat du Sarawak

Ambassade de Malaisie

2 bis, rue de Bénouville

75116 Paris

Tel : +33 1 45 53 11 85

Courriel : malparis@kln.gov.my

 

Lettre

Aux gouvernements de la Malaisie et de l’Etat fédéral du Sarawak

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre en chef,

Le Sarawak est devenu tristement célèbre ces dernières années pour être l’un des plus grands foyers de déforestation au monde. Les tourbières sont tout particulièrement concernées. Si cette destruction environnementale perdure, le Sarawak sera bientôt presque totalement dépourvu de zones boisées. Cela à une époque où le rôle clé joué par les forêts dans l’endiguement du changement climatique apparaît de plus en plus évident.

La déforestation détruit l’habitat des nasiques et des orangs-outans ainsi que le principal moyen de subsistance des populations indigènes, telles que les communautés Penan et les Iban. Désireuses de préserver les forêts de leurs ancêtres, ces dernières sont confrontées à des adversaires puissants. Des entreprises pénètrent en nombre sur leurs terres, déboisent des forêts pour y établir des plantations destinées à la production de cellulose ou d’huile de palme.

Des activistes locaux ont établi une liste de plus de 100 entreprises d’huile de palme empêtrées dans des conflits de droit foncier responsables de destruction environnementale. Le gouvernement du Sarawak aggrave quant à lui la situation en privant les indigènes de leurs droits fonciers traditionnels.

Nous vous demandons de respecter les droits des indigènes et de protéger les forêts de la déforestation.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre en chef, l’expression de notre profond respect.

Mises à jour

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