Signez l’appel du peuple Kaapor en Amazonie brésilienne

Des indigènes Ka’apor (hommes , femmes et enfants) forment un cercle en se tenant par la main dans la forêt tropicale Cérémonie des indigènes Kaapor, gardiens de la forêt amazonienne (© Poema/Johann Graf) Portrait photographique du leader indigène Sarapo Kaapor avec sa parure de plumes Sarapo Kaapor est décédé dans des circonstances floues le 14 mai 2022. Les autochtones craignent que leur chef ait été empoisonné (© Andrew Johnson) Des indigènes Kaapor se tiennent devant deux huttes dans la forêt tropicale Les Kaapor ont conservé leur mode de vie traditionnel dans les villages (© Poema/Johann Graf) Image satellite du territoire du peuple indigène Ka’apor au nord de l’État brésilien de Maranhao Image satellite du nord de l’État brésilien du Maranhão. À gauche, "Alto Turiaçu", le territoire des Kaapor encore recouvert de forêts, entouré de zones presque entièrement déboisées. À droite, l’océan Atlantique et la grande ville de São Luís (© Google Maps) Un singe capucin de l’espèce  "Cebus kaapori" sur une branche La forêt tropicale des Kaapor est le dernier habitat de l’espèce de capucin "Cebus kaapori" (© CC BY-SA 4.0) Collage Kaapor - Sarapo vive © TUXA TA PAME

La forêt du territoire autochtone Alto Turiaçu est pillée par les bûcherons, les spéculateurs fonciers et les orpailleurs. Les autochtones qui s’y opposent sont menacés, agressés et même assassinés. Le peuple Kaapor demande aux autorités d’agir au plus vite et appelle au soutien international. Soutenez-le en signant notre pétition.

Mises à jour Appel

Au gouvernement fédéral brésilien, au Ministère de la justice et au Ministère public fédéral, aux Gouvernement et Ministère public de l'État de Maranhāo et au Secrétariat à la sécurité publique

“Les autorités brésiliennes doivent préserver le peuple autochtone Kaapor des persécutions et des violences, le territoire Alto Turiaçu de la déforestation.”

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Le leader autochtone Sarapo Kaapor est mort subitement le 14 mai 2022. Selon les Kaapor, tous les témoignages indiquent qu’il a été empoisonné par les habitants d’un village situé en dehors de leur zone protégée. Les indigènes demandent aux autorités brésiliennes de déterminer la cause et les circonstances exactes de son décès.

Sarapo était le défenseur de la forêt le plus en vue dans la région. Il menait la résistance contre l’exploitation minière et était persécuté et menacé pour cela. Il ne s’agit pas d’un cas isolé : depuis 2010, deux villages ont été attaqués par des bûcherons, 60 personnes agressées et 18 autochtones assassinés.

Les entreprises forestières et minières, les éleveurs, les grands propriétaires terriens et les spéculateurs fonciers ont presque entièrement défriché la forêt tropicale jusqu’à la limite du territoire des Kaapor. Aujourd’hui, ils ne s’arrêtent même plus à ses frontières. Pourtant, cette aire protégée de 531 000 hectares n’est que le reste d’un territoire originel bien plus vaste qui a été spolié au peuple Kaapor.

Les bûcherons abattent des arbres tropicaux comme l’ipé, le massaranduba et le cedro pour l’exportation et la production de meubles de jardin, de parquets et de terrasses en bois. Des sociétés minières ont obtenu de l’État des milliers d’hectares de concessions aurifères.

La violence et la destruction de la nature se produisent sous les yeux des agents de l’État et du gouvernement brésilien qui, en grande partie, restent inactifs et ignorent les plaintes et les revendications des indigènes. De nombreux fonctionnaires et politiciens sont corrompus et impliqués dans ces activités.

Le conseil Kaapor demande notre aide afin d’obtenir des autorités brésiliennes l’élucidation de tous les meurtres et agressions, la traduction en justice de leurs auteurs et des mesures pour garantir la sécurité du peuple Kaapor et de son territoire.

Soutenez les revendications du peuple Kaapor en signant notre pétition !

Lancement de la pétition : 02/06/2022

Lettre

Au gouvernement fédéral brésilien, au Ministère de la justice et au Ministère public fédéral, aux Gouvernement et Ministère public de l'État de Maranhāo et au Secrétariat à la sécurité publique

Madame, Monsieur,

nous sommes consternés par la violence exercée à l’encontre des autochtones Kaapor ainsi que par les attaques contre leur territoire ancestral Alto Turiaçu dans l’État de Maranhāo.

Depuis 2013, deux villages ont été attaqués par des bûcherons et 60 personnes agressées. Depuis 2010, 18 indigènes ont été assassinés.

Le 14 mai 2022, le leader indigène Sarapo Kaapor est décédé subitement à l’âge de 45 ans dans des circonstances floues. Les autochtones craignent qu’il ait été empoisonné, car il était l’un des principaux défenseurs du territoire Alto Turiaçu.

Les habitants sont menacés, persécutés et assassinés parce qu’ils défendent leur territoire de 531 000 hectares et ses ressources contre les envahisseurs illégaux. Parmi eux, on trouve notamment des bûcherons, des orpailleurs, des sociétés minières, des spéculateurs fonciers, des éleveurs, des grands propriétaires terriens et des sociétés agricoles.

Le territoire Alto Turiaçu abrite le dernier grand vestige de la forêt amazonienne dans l’État du Maranhão. Sa protection et sa conservation sont indispensables à la survie du peuple Kaapor avec sa culture et d’une diversité biologique unique.

Nous soutenons les revendications du conseil indigène Kaapor (TUXA TA PAME) auprès des autorités fédérales et locales compétentes, afin que des mesures immédiates soient prises pour la protection des personnes, de leur territoire et de leurs droits :

- L’exhumation de Sarapo Kaapor et une enquête précise sur les causes de sa mort. S’il est conclu que sa mort a été causée par un tiers, il est nécessaire que le ou les auteurs soient identifiés et traduits devant les tribunaux.

- L’élucidation de tous les autres meurtres et agressions mentionnés ci-dessus, l’identification de leurs auteurs et l’engagement de poursuites judiciaires à leur encontre.

- La protection des habitants et du territoire autochtone Alto Turiaçu contre toute forme de violence, de persécution, de menace, d’intrusion illégale et de pillage des ressources.

- La reconnaissance de l’aire protégée des Ka’apor (IT Alto Turiaçu) en tant que municipalité, afin qu’elle puisse être soutenue par des mesures publiques dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’assistance technique.

Nous espérons recevoir une réponse écrite rapide de votre part concernant les mesures que vous comptez prendre.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de notre haute considération.

L'accaparement des terres en 5 minutes

Avec la flambée du prix des aliments due à la crise économique mondiale et la promotion intensive du développement des agrocarburants depuis 2007, les surfaces agricoles d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud et surtout d’Afrique sont redevenues intéressantes pour le marché financier international. 

Fin 2011, douze millions de personnes étaient menacées de famine en Afrique de l’Est. Pendant ce temps, des investisseurs étrangers cultivaient des légumes destinés à l’Arabie Saoudite dans des serres modernes en Éthiopie et produisaient des roses et des haricots verts pour l’Europe au Kenya. 

Actuellement, 203 millions d’hectares de terres accaparées sont concernés par ces investissements douteux dans le monde. Ceci correspond à une surface de la taille du Brésil. Cette évolution est une catastrophe non seulement pour la population locale mais aussi pour les forêts tropicales. En effet, un quart de ces spoliations a lieu dans des régions boisées.

Plus d’informations

Reportage radio : Vivre de la terre. S’approprier la terre : du libéralisme au néocolonialisme

Mises à jour

13 juin 2022

La pression publique commence à porter ses fruits. Le conseil indigène Kaapor (TUXA TA PAME) nous a informé qu’une première de ses revendications avait été satisfaite : le 11 juin 2022, une équipe de médecins venus de Sāo Luis, la capitale de l'État de Maranhāo, est venue exhumer le corps de Sarapo Ka’apor.

Une autopsie doit maintenant suivre afin de déterminer les causes et circonstances exactes de la mort du leader autochtone.

Les Kaapor ont par ailleurs préparé une série d’actions du 13 au 15 juin 2022 avec une "marche pour une bonne cohabitation dans la forêt tropicale" et pour "des territoires indigènes libres de toute agression". Les autochtones demandent aux autorités brésiliennes d’agir, notamment pour garantir la sécurité des habitants contre toute forme de violence et la protection de leur territoire reconnu d'Alto Turiaçu.

 

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Les conflits fonciers et l’exploitation des ressources provoquent une recrudescence des violences à l’encontre des populations autochtones au Brésil. 200 grands propriétaires terriens et membres de la police militaire ont utilisé WhatsApp pour coordonner une attaque armée contre les Pataxó le 21 janvier. L’une de leurs dirigeantes a été tuée et son frère grièvement blessé.

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Sarapo Kaapor combattait l’exploitation de sa forêt par les bûcherons, les éleveurs et autres entreprises agricoles et minières, avant de mourir subitement le 14 mai 2022. Les autochtones demandaient depuis aux autorités brésiliennes de déterminer la cause et les circonstances exactes du décès de leur leader.

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Footnotes

conseil Ka’aporLe conseil Kaapor se nomme TUXA TA PAME.

Cette pétition est également disponible en :

79 228 signatures

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