Appel à l’aide des Penan: sauvez notre forêt !

Les Penan bloquent la route à l’entreprise d’exploitation forestière InterhillLes Penan bloquent la route à l’entreprise d’exploitation forestière Interhill
28 832 signatures

Pour la protection de la forêt pluviale du Sarawak en Malaisie, le peuple Penan lutte depuis plusieurs années contre l’abatteur de bois tropical InterhillI et leur partenaire, le groupe hôtelier français Accor. Ils enjoignent Interhill, Accor et  le gouvernement malaisien de cesser immédiatement les défrichements

Appel

Le groupe de bois tropical Interhill fait de gros profits depuis de très nombreuses années par l’abattage de bois précieux dans la forêt pluviale du Sarawak, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. La société investit une partie de ses bénéfices dans l’immobilier de luxe, comme par exemple la construction d’un complexe hôtel 5 étoiles - centre commercial dans la ville de Kuching, la capitale de l’État du Sarawak. L’opérateur de l’hôtel Pullman est le groupe français Accor.

Les pratiques de son partenaire d’affaires Interhill sont bien connues d’Accor. Déjà en 2009, les deux sociétés avaient commandé une étude indépendante concernant l’exploitation forestière d’Interhill. Ce dernier avait alors rendu public un plan d’action pour la responsabilité sociale de l’entreprise; un plan qui, bien que minimal, n’a jamais été respecté. Les Penan ont de ce fait érigé un barrage routier afin d’empêcher Interhill de couper les arbres de leur territoire forestier.

Le groupe Accor est un des plus grands groupes hôteliers du monde avec 4.229 hôtels répartis dans 97 pays. Il comporte des établissements de toutes catégories allant du très au de gamme avec Sofitel et Pullmann au bas de gamme avec Ibis et F1 en passant par Novotel, ou encore  Mercure.

L’association suisse Bruno Manser Fonds (BMF) soutient sous diverses formes le peuple Penan depuis de nombreuses années. Bruno Manser, le fondateur de cette ONG, a longuement vécu auprès des Penan dans une forêt tropicale d’où il a disparu sans laisser de traces en l’an 2000.

Veuillez signer la lettre de pétition. Sauvons la forêt recueille les signatures et les remettra prochainement aux personnes compétentes. Lire la traduction en  français de la lettre adressée aux autorités malaisiennes, Interhill et Accor.

Contexte

À:
- M. Abdul Taib Mahmud, Premier ministre de l’État du Sarawak, Malaisie
- M. Tan Sri Abdul Aziz bin Haji Zainal, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Malaisie en France
- M. Datuk Hii Chang Pee, Directeur général de Interhill Group
- M. Denis Hennequin, Président-directeur général du groupe Accor


Objet: Cessez l’exploitation de la forêt des Penan


Messieurs,

Le peuple Penan a érigé un barrage routier dans la forêt pluviale du Sarawak en Malaisie. Les autochtones bloquent ainsi au groupe de bois Interhill l’accès à leur territoire forestier. Les Penan revendiquent l’arrêt immédiat des défrichements dans leurs forêt tropicale.

Déjà en 2009, les groupes Accor et Interhill avaient commandé une «étude indépendante concernant l’exploitation forestière d’Interhill». Ce dernier avait alors rendu public un plan d’action pour la responsabilité sociale de l’entreprise; un plan qui, bien que minimal, n’a jamais été respecté. Ni les accusations ni les plaintes devant justice des Penan concernant leurs droits fonciers n’ont à ce jour abouties.

Les Penan appellent la communauté internationale, les organisations de protection de l’environnement et des droits humains, pour les aider à se faire entendre et pour la mise en œuvre sans délai, par le gouvernement, Interhill et Accor, des revendications suivantes:

1. Reconnaissance des droits traditionnels des Penan et retrait des licences d’abattage aux sociétés d’exploitations forestières par le gouvernement du Sarawak.
2. Arrêt immédiat de l’activité par les entreprises présentes sur le territoire Penan à Long Item, Long Kawi et Ba Abang.
3. Fermeture du camp de Kabeng par Interhill, nettoyage du fleuve et assainissement des zones polluées par les substances toxiques.
4. Obligation pour l’entreprise, et sur ordre du gouvernement de Sarawak, de ne pas entrer dans les villages sans autorisation préalable de ses habitants (kelunan pina - consentement de chacun).
5. Résolution par les gouvernements de Malaisie et de l’État du Sarawak, en concertation avec les Penan, du problème de longue date des actes de naissances et des cartes d’identités de ces derniers.

Les peuples autochtones vivent dans et de la forêt vierge depuis des millénaires, sans la détruire pour autant. Leur survie, ainsi que celles d’innombrables espèces animales et végétales, est liée indissociablement à la préservation de la forêt pluviale.

Je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de ma très haute considération.

Lettre

To
- Abdul Taib Mahmud, Chief Minister Sarawak, Malaysia
- Tan Sri Abdul Aziz bin Haji Zainal, Ambassador of Malaysia in France
- Datuk Hii Chang Pee, Managing Director of Interhill Group
- Denis Hennequin, CEO Accor-Group


Stop logging the rainforest of the Penan


Mr. Mahmud,
Mr. bin Haji Zainal,
Mr. Chang Pee
Mr. Hennequin,

once again, the Penan indigenous people have set up a blockade on the roads running through the rainforest of Sarawak. By doing so they are blocking the logging company Interhill from access to the Penan’s rain forest territory. The Penan are now calling on you to halt any grubbing activities within their rainforest immediately.

Back in 2009, Interhill and Accor commissioned an ‘Independent Study on Logging Activities of Interhill’. Shortly thereafter, Interhill published their ‘Action Plant for Corporate Social Responsibility’. But even these minimum standards defining corporate responsibility have never been observed by Interhill. And legal complaints and land-rights litigations made by the Penan before court have neither rendered any results.

The Penan are now asking the international community as well as environmentalist and human rights organizations around the globe for help to have the government, Interhill and Accor now implement and meet their fundamental requirements listed as follows:

1. The government of Sarawak must recognize the native customary rights of the Penan by withdrawing the timber companies' licenses.
2. The companies should immediately stop working on the NCR land of Long Item, Long Kawi and Ba Abang.
3. The company concerned must shutdown Camp Kabeng and clean the rivers and areas that have been polluted with toxic materials.
4. The government of Sarawak must immediately order the company to stop their workers from entering the affected villages without the permission of the kelunan pina (everyone’s consent).
5. The Federal and Sarawak Governments must solve the longstanding problems of birth certificates and ICs with of Penans and with the direct participation of the Penans.

These native people have inhabited the tropical rainforest for thousands of years, living off the forest’s riches without destroying it. Both their own survival as an indigenous minority as well as that of thousands of animal and plant species are inseparably linked to preserving the rainforest.

Best regards,

Le bois tropical en 5 minutes

Les produits en bois tropicaux ont longtemps été synonymes de pillage et d’exploitation abusive, et ce grâce au travail d’information de la part d’organisations écologistes. Pendant des années de boycott, les ventes étaient en chute libre. Mais entre-temps le secteur a su redorer son image grâce à des opérations marketing vantant un bois tropical issu d’ « exploitations forestières durables ».

Des certificats et labels soi-disant écologiques comme le FSC se retrouvent sur les  meubles de jardin, manches à balais ou planches à découper. Les consommateurs sont désorientés, beaucoup d’entreprises et de communes restent perplexes. Le bois tropical peut-il à nouveau être acheté en toute bonne conscience ? Sauvons la Forêt répond sans détour: NON ! Car la production durable de bois tropicaux n’est qu’une pure invention de l’industrie.

Déforestation pour les bois tropicaux

Le bois tropical est une matière première appréciée que l’on retrouve dans de nombreux commerces. Il pose pourtant plusieurs problèmes. Différentes études montrent que la grande majorité (jusqu’à 90% selon le pays d’origine) des bois tropicaux sont coupés illégalement, détruisant irrémédiablement les écosystèmes. Par ailleurs, le commerce de bois illégal n’est toujours pas interdit dans l’Union Européenne.

Chaque année 13 millions d’hectares de forêts pluviales sont défrichées de par le monde. Ces chiffres montrent que renoncer aux bois tropicaux est le seul moyen pour contrer le commerce de bois illégal. Il faut chercher des alternatives avec le bois local.

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