Des maisons à nouveau incendiées au Nigeria

Tranchée autour de la plantation de palmiers à huile de l’entreprise Okomu Oil Palm Company (OOPC) au Nigeria Okomu Oil Palm Company (OOPC) a creusé une profonde tranchée autour de sa plantation (© Rettet den Regenwald / Mathias Rittgerott)

23 sept. 2022

Le conflit opposant l’entreprise d’huile de palme OOPC et les personnes vivant près de ses plantations ne connaît pas de trêve au Nigeria. Dernier épisode en date : l’incendie et le pillage de plusieurs maisons dans le village d’Agbede le 2 septembre dernier.

« Je ne sais pas pourquoi ils sont venus et ont brûlé ma maison et huit autres bâtiments », a déclaré un chef traditionnel de la communauté. « Nous sommes des gens pacifiques, pas des militants, kidnappeurs ou personnes au caractère suspect. Nous sommes juste des agriculteurs, et ne savons pas de quels crimes on nous accuse. »

Selon des témoins oculaires, des membres des forces de sécurité et de la police faisaient partie des assaillants qui, arrivés par bateau, auraient tiré en l’air pour faire fuir les habitant. « Ils ont semé le chaos en mettant le feu à plusieurs maisons », peut-on lire dans une lettre adressée à la police par trois villageois. Certaines personnes sont désormais sans abri. Les habitants auraient reçu des menaces depuis qu’ils ont demandé aux autorités d’enquêter.

Cette situation a pour origine le conflit qui oppose l’entreprise Okomu Oil Palm (OOPC) et les populations riveraines de ses plantations. OOPC appartient à Socfin, qui exploite des plantations de caoutchouc et d’huile de palme dans dix pays d’Afrique et d’Asie. Socfin a mauvaise réputation : au Cameroun, au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire ou au Cambodge, les populations locales se plaignent de méthodes brutales partout où ses filiales sont actives.

Les habitants se plaignent d’avoir été spoliés de leurs terres pour les plantations. L’entreprise aurait par ailleurs bloqué la seule route publique menant à leurs villages en y installant une barrière, qui en contrôle l’accès. Une femme aurait également été blessée par balle par les forces de sécurité lors d’une manifestation pacifique.

L’entreprise nie être impliquée dans des actes de violence.

Le conflit divise les communautés locales : alors que certaines sont du côté de l’entreprise et semblent avoir été persuadées par toutes sortes d’arguments et de "cadeaux", d’autres se plaignent de violences.

Notre pétition en soutien aux communautés touchées par les violences est toujours en cours. Vous pouvez encore la signer.

Cette page est également disponible en :

Inscrivez-vous à notre newsletter

Suivez l’actualité de nos campagnes pour la protection de la forêt tropicale grâce à notre lettre d’information !