L’ONU peut-elle stopper l’extinction des espèces ?

Vue en contrebas d’arbres géants dans la forêt amazonienne © Dr Morley Read / shutterstock.com

5 déc. 2022

Comment l’être humain veut-il stopper l’extinction massive des espèces animales et végétales ? C’est l’enjeu capital de la Conférence mondiale sur la biodiversité qui se tient du 7 au 19 décembre à Montréal. L’ampleur de la crise est alarmante : jusqu’à un million d’espèces sont menacées de disparaître. Sauvons la forêt est sur place pour interpeller Mme Mrema, la secrétaire exécutive de la CDB.

« L’extinction des espèces va au-delà du sort d’animaux iconiques comme l’orang-outan et l’ours polaire. Il s’agit du craquèlement de plus en plus important du tissu du vivant jusqu’à sa rupture et l’effondrement de tout l’écosystème », explique Marianne Klute, présidente de Sauvons la forêt, à la veille de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15).

« Nous voyons particulièrement bien le danger dans les forêts tropicales humides et dans les tourbières, qui sont des centres de gravité de la biodiversité et qui jouent également un rôle décisif dans le système climatique. La protection des espèces, la protection des forêts tropicales et la protection du climat sont donc indissociables. Si nous ne réussissons pas cette triple protection, nous détruirons nos moyens de subsistance, car la nature nous approvisionne en nourriture, en eau et en air pur. Elle nous fournit des médicaments et des matériaux de construction.Les forêts sont des lieux spirituels et un foyer pour des milliards de personnes. La conférence des Nations unies est donc condamnée à réussir. »

Des délégations gouvernementales de près de 200 pays se rendent à Montréal pour la COP15, dont des ministres d’environ 50 pays. La France sera représentée par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, et par la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard. 10 000 personnes participent au total à la conférence.

Au centre de la COP15 se trouve un futur accord-cadre pour la protection des espèces et de la nature appelé "Cadre mondial de la biodiversité post-2020" ("Post-2020 Global Biodiversitiy Framework"). Le projet de l’ONU de classer 30 % de la planète en aires protégées d’ici 2030 suscite de vives critiques et alerte les organisation de défense de l’environnement et des droits humains. Le plan "30 by 30" pourrait devenir la plus grande spoliation de terres de l’histoire, pour une faible contribution à la protection des espèces.

Sauvons la forêt et plus d’une dizaine d’organisations d’Afrique et d’Asie demandent dans une pétition à l’ONU, au président français Emmanuel Macron et aux États membres des Nations unies de garantir les droits des peuples autochtones au lieu de se focaliser  sur le "30 by 30". La nature est en meilleur état là où les Autochtones ont des responsabilités.

« Protéger 30 % de la planète semble simple, mais c’est en fait très dangereux. Derrière cette idée se cache la théorie selon laquelle la nature ne peut être protégée qu’en tenant les humains à l’écart. Dans la pratique : si l’on expulse la population locale », explique Marianne Klute.

Les plus de 60 000 signatures de la pétition seront remises le jeudi 8 décembre 2022 à la secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, Elizabeth Maruma Mrema.

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