L’UE rejette la dérogation pour des centrales à biomasse dans la forêt guyanaise

Coq-de-roche orange (Rupicola rupicola) La Guyane abrite d’innombrables espèces animales, dont le magnifique coq-de-roche orange

5 mai 2023

Le lobbying de la France auprès de l’UE pour accélérer l’installation de nouvelles centrales biomasse en Guyane, avec sa demande de dérogation dans la directive sur les énergies renouvelables, a échoué. Sauvons la forêt soutient, avec une pétition, les protestations contre ce projet qui menace la forêt amazonienne.

L’association environnementale Maïouri Nature Guyane, avec laquelle nous avons lancé la pétition "Amazonie en danger : stop à l’essor de l’industrie biomasse en Guyane" a publié un communiqué de presse en partie rassurant : « les dérogations spécifiques à la Guyane et notamment aux activités spatiales que voulait ajouter la France n’ont pas été maintenues ».

La pétition a pour origine un amendement à la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III) que des eurodéputés français ont introduit à la demande des entreprises du secteur de l’énergie. Le Parlement européen, le Conseil des ministres de l’UE et la Commission européenne négocient depuis des mois l’amendement 33 de la directive.

Les intérêts de l’Agence spatiale européenne (ESA) et du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) semblent également avoir joué un rôle. D’une part, celles-ci souhaitent faire construire deux centrales biomasse, qui consommeraient à elles seules 120 000 tonnes de bois par an, afin d’alimenter en énergie le centre spatial de Kourou. D’autre part, il s’agirait d’obtenir des dérogations pour le développement de biocarburants pour l’industrie spatiale.

Grâce à la mobilisation citoyenne, l’ensemble des modifications proposées par l’amendement 33 a été rejeté fin mars, explique Maïouri Nature Guyane. Plus de 92 000 personnes ont participé à la pétition lancée sur notre site.

Cependant, même sans la dérogation qui vient d’être rejetée, la législation européenne autorise la combustion de bois issu de forêts primaires dans les centrales électriques pour produire de l’électricité et de la chaleur. « L’Europe remet la protection de l’Amazonie française à plus tard », titre donc Maiouri Nature Guyane dans son communiqué.

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