Protéger les forêts tropicales pour éviter de nouvelles pandémies

Une piste en plein cœur de la forêt tropicale dans le Parc national de Cross River Les routes menant à des forêts auparavant inaccessibles sont souvent le point de départ de destructions à grande échelle (© Rettet den Regenwald / Mathias Rittgerott)

22 avr. 2020

La pandémie de Covid 19 a été causée par l’homme. En pillant la nature et en détruisant les forêts, l’homme permet aux agents pathogènes mortels de se propager plus facilement et rapidement. La prochaine pandémie pourrait tuer des millions de personnes estiment des experts. Pour éviter cela, nous devons impérativement préserver la nature et enrayer l’extinction des espèces.

L’origine du COVID-19 ne fait guère de doute : le marché de Wuhan, où étaient vendus des animaux sauvages tels que viverrinés et pangolins. Dans ce type de marché, les gens peuvent être infectés comme nulle part ailleurs par les bactéries, parasites et virus portés par les animaux sauvages. Des défenseurs de l’environnement et des médecins demandent en conséquence la fermeture des marchés d’animaux sauvages dans le monde entier et de lutter contre la consommation de viande de brousse et le commerce illégal d’animaux sauvages.

De nombreuses maladies mortelles pour l’homme telles que le SRAS, le MERS, le SIDA ainsi que le virus Ebola, sont d’origine animale. Cela concerne 60% de toutes les maladies infectieuses connues et 70% de ces zoonoses proviennent d’animaux sauvages. Des scientifiques avertissent que les futures pandémies pourraient faire des millions de victimes.

L’apparition de maladies infectieuses peut avoir des causes complexes au-delà des marchés des animaux sauvages : la destruction de la nature. Parce que des humains défrichent les forêts, ruinent le climat et provoquent une extinction unique des espèces, les agents pathogènes peuvent se propager plus largement que jamais et provoquer des épidémies dévastatrices.

Dans les écosystèmes intacts, la grande variété d’espèces animales empêche la propagation des virus. S’il y a moins d’espèces, le risque de propagation des agents pathogènes augmente. Si ces derniers parviennent à infecter les humains, une nouvelle épidémie voire pandémie peut survenir.

La colonisation par les humains de territoires toujours plus reculés dans les forêts participe, par la migration des animaux, à la rencontre d’espèces qui n’arrivait pas jusqu’alors ou à la disparition des ennemis naturels de certaines espèces, avec de grandes conséquences sur les écosystèmes.

Un autre facteur important est que les habitats des hommes et des animaux sauvages se chevauchent de plus en plus. Si les chauves-souris perdent leur habitat dans les forêts, elles peuvent trouver d’autres niches dans les vergers des villages. Si des fruits qu’elles ont consommés ou leurs excréments tombent, ils peuvent infecter les animaux domestiques ou les humains. Surtout lorsque les animaux sont chassés et mangés.

Afin de réduire le risque de futures pandémies, nous devons agir sans relâche à préserver la nature et à enrayer la disparition des espèces. De nombreux hommes politiques en Europe et aux États-Unis l’ont reconnu. Il faut maintenant passer aux actes. Le danger existe que des entreprises, du secteur automobile ou pétrolier par exemple, exploitent la pandémie de Covid-19 pour bloquer les réglementations environnementales ou collecter des subventions.


Informations supplémentaires

• CNRS  « Face aux pandémies, les sciences de l’écologie sont plus que jamais nécessaires »
• Courrier international  La destruction des écosystèmes par l’humain favorise l’émergence d’épidémies
• Reporterre  Pour limiter les pandémies, les humains doivent « décoloniser le monde »
• Science et vie  Enrayer l’extinction massive des espèces

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