Non à l’accaparement de terres pour le sucre de l’UE !

Une femme chassée de ses terres se tient devant un habitat de fortune (qu’on lui souhaite) provisoire. Avec son enfant accroché à son cou, elle tient ses mains jointes pour demander de l’aide. Le sucre pour les Européens, la misère pour les Cambodgiens (© Langbein & Partner)
107 430 signatures

Le sucre est la nouvelle plaie du Cambodge. Exporté pour des millions d’euros vers l’Europe, il a déjà provoqué la destruction des forêts et l’accaparement des terres de 12.000 personnes. Demandons à l’UE de ne plus importer de sucre cultivé sur des terres spoliées.

Appel

À la Commission européenne

“L’UE ne doit plus importer de sucre du Cambodge tant que celui-ci provoque la spoliation des terres et la misère des populations locales !”

Afficher la lettre de pétition

Les soldats du bataillon 313 « ont tout brûlé, même le riz dans les champs. Ils ont détruit nos maisons » raconte la paysanne Yoeung Kheung dans le documentaire allemand Landraub (accaparement des terres). Le groupe armé venait de „libérer“ de l’espace pour les plantations de la Phnom Penh Sugar, une entreprise sucrière dont les cultures s’étendent sur 20 000 hectares.

Les villageois expulsés vivent à la marge dans des huttes de fortune en bambou. Condamnés à la misère, ils n’ont souvent d’autre choix que de travailler dans les plantations sur les parcelles qu’ils ont perdu. Pour environ 2,50 euros par jour. Même les enfants doivent participer au dur labeur. « Nous avons à peine de quoi manger » témoigne l’octogénaire Yiey Loeum.

Le drame de ces familles est dû à l’attractivité du sucre cambodgien pour l’Europe. Afin de stimuler l’économie dans les pays les plus pauvres, l’Union européenne a mis en place l’accord «Tout sauf les armes». Conséquence, les droits de douane sur les importations en provenance du Cambodge ont été supprimés. Pour les hommes d’affaires, cette mesure a été une veritable invitation à s’accaparer des terres pour les convertir en plantations.

La canne à sucre n’était pas cultivée au Cambodge en 2008. Aujourd’hui, ses cultures s’étendent sur plus de 100 000 hectares. Forêts et zones protégées sont détruites. Il n’y a plus de places pour des milliers de paysans et leur famille.

Des pourparlers ont lieu depuis juin entre l’UE et le gouvernement cambodgien afin d’indemniser les familles. Même si l’UE ne s’attaque pas à la cause du problème, elle reconnait enfin son existence.

Demandons à l’UE de modifier son traité commercial. Les importations de sucre en provenance du Cambodge doivent être bloquées aussi longtemps que les populations locales sont chassées de leurs terres.

Contexte



Informations supplémentaires

En français
• Article de Grotius International « Tout sauf les armes », une initiative européenne à double tranchant
• Reportage de France 24 Les sacrifiés du sucre - Les accaparements de terre dans l’industrie sucrière au Cambodge
• Article d’Equal Times Au Cambodge, la route vers une industrie sucrière plus propre reste jonchée d’obstacles
• Article de Novethic Accaparement des terres au Cambodge : l'Union Européenne face à ses responsabilités
• Reportage d’Interception sur France Inter http://www.franceinter.fr/emission-interception-cambodge-sucre-khmer-sucre-amer
• Rapport de mission de Peuples solidaires Cambodge : un sucre au goût amer
• Publication de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) L'accord "Tout sauf les armes"

En anglais et en allemand
• Publication de l’Inclusive Development International EU’s Everything But Arms initiative is impoverishing Cambodian farmers: Trade scheme must be reformed to safeguard human rights
• Étude d’Equitable Cambodia Bittersweet Harvest
• Article du Guardian European Union agrees to investigate Cambodian sugar industry
• Rapport d’Oxfam Nothing sweet about it: How sugar fuels land grabs
• Présentation du film Landraub




Vidéo

Cambodge : Tout sauf les armes et autres histoires from philippe revelli on Vimeo.




Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :

M. Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne
Mme Cecilia Malmström, Commissaire européenne au Commerce

Commission européenne
Rue de la Loi 170
1049 Bruxelles
Belgique
Tél : +32 2 299 11 11
Formulaire de contact

Il vous est aussi possible de leur écrire directement sur les réseaux sociaux :

Facebook: https://www.facebook.com/EuropeanCommission
Twitter: https://twitter.com/EU_Commission

Lettre

À la Commission européenne

Monsieur le Président,
Madame la Commissaire, Monsieur le Commissaire,

L’UE facilite l’accès au marché européen des Pays les Moins Avancés (PMA) avec le programme «Tout sauf les armes» (TSA). Le sucre du Cambodge est ainsi importé vers l’Europe sans frais de douane ni aucune restriction de quantité.

Conçu pour venir en aide aux pays les plus pauvres, le TSA a eu l’effet inverse au Cambodge où les droits humains sont systématiquement bafoués. Des grandes entreprises sucrières s’y accaparent les terres des paysans, détruisant leurs maisons et les privant de leur moyens de subsistance. 12.000 personnes ont déjà perdu leur foyer et vivent dans la misère la plus totale.

Les preuves de l’accaparement de terres, de l’appauvrissement et des violations des droits humains résultant de l’accord «Tout sauf les armes» sont accablantes. Elles se retrouvent dans plusieurs études comme celle de l’organisation Equitable Cambodia intitulée „Bittersweet Harvest“ (récolte douce-amère).

Le parlement européen avait déjà voté une résolution en 2012 urgeant la Commission européenne à suspendre l’accord «Tout sauf les armes» en raison de violations des droits humains constatées au Cambodge. Mais ses membres avaient fait la sourde oreille.

Des pourparlers ont lieu depuis juin entre l’Union européenne et le gouvernement cambodgien afin d’indemniser les familles. Même si l’UE ne s’attaque pas à la cause du problème, elle reconnait enfin son existence.

Nous vous demandons de modifier l’accord «Tout sauf les armes» afin de bloquer les importations de sucre en provenance du Cambodge tant que les populations locales y seront chassées de leurs terres.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Monsieur le Commissaire, à l'assurance de notre considération et de notre vigilance citoyenne.

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