Stop au pillage de la forêt camerounaise

Un homme entre deux arbres géants dans la forêt équatoriale au Cameroun La forêt équatoriale est menacée par un nouveau projet au Cameroun (© anonym)
169 306 signatures

Le gouvernement du Cameroun veut autoriser la coupe rase de 60 000 hectares de forêt tropicale afin de les convertir en plantations de palmiers à huile. Avec une frontière commune longue de 50 km avec le Parc national de Campo-Ma’a, la concession menace gravement l’aire protégée, les routes migratoires et l’habitat des gorilles.

Appel

Au Président du Cameroun Paul Biya

“La société Camvert Sarl veut défricher 60 000 ha de forêt tropicale. Stoppez son projet qui menace le Parc national de Campo-Ma’an et l’habitat des gorilles !”

Afficher la lettre de pétition

Le Cameroun est l’un des rares pays à accueillir des gorilles. Le parc national de Campo-Ma’an abrite 800 individus. Outre des gorilles des plaines de l’ouest, on y retrouve des chimpanzés, des éléphants, des buffles, des léopards et des pangolins.

En dépit de cette biodiversité, le gouvernement s’apprête à concéder 60 000 hectares de forêt tropicale à l’entreprise Camvert afin de créer des plantations de palmiers à huile.

« Dans la mesure où la concession partage une limite de 50 km avec le parc national de Campo-Ma’an, le projet aura de graves conséquences écologiques et sociales », avertit John Manyitabot Takang, directeur de l’Environmental Governance Institute (EGI) : « L’habitat des gorilles de l’île de Dipikar et les routes migratoires sont en danger ». La déforestation entrainera aussi la perte des moyens de subsistance des indigènes Bagyeli et des pêcheurs.

Officiellement, Camvert Sarl souhaite déboiser la parcelle, afin d’y créer une plantation de palmiers à huile. Les faits rapportés par « The Post – Weekender » sont toutefois surprenants. Le capital de l’entreprise s’élève à seulement 7600 euros, alors que les coûts du projet atteignent 228 millions d’euros ! Selon l’article, Camvert Sarl n’a aucune expérience dans le secteur de l’huile de palme et son propriétaire est inconnu.

On peut donc en conclure que l’entreprise Camvert n’a pas l’intention de planter des palmiers à huile, mais qu’elle s’intéresse uniquement au bois. Cela constituerait un crime environnemental scandaleux. Il est difficile d’imaginer que le gouvernement ne soit pas au courant. Des fonctionnaires et des responsables politiques corrompus profitent manifestement du pillage des forêts.

Près de 40 organisations environnementales s’opposent à ce projet. Vous pouvez les soutenir en signant notre pétition.

Contexte

La surface forestière qui doit être concédée à la société Camvert Sarl s’étend sur 60 000 hectares. Entre 2006 et 2016, une entreprise hollandaise était autorisée à y couper du bois, mais elle a abandonné la concession depuis. Le gouvernement peut donc réattribuer une concession pour y couper bois ou y développer des activités agricoles. Il peut également confier les parcelles aux communautés villageoises locales en créant une forêt communautaire ou les placer sous protection en les intégrant au parc national de Campo-Ma’an.

Le gouvernement camerounais s’est donné pour objectif de maintenir un domaine forestier permanent sur 30 % de son territoire national. Déboiser 60 000 hectares dans le cadre du projet Camvert va à l’encontre de cette démarche.

Travaux de recherche sur les gorilles

Depuis 2011, des chercheurs travaillent sur l’île de Dipikar, où ils s’efforcent d’habituer les gorilles à la présence de l’homme, afin d’attirer des touristes et mener des études de comportement. L’Allemagne participe financièrement à ce projet.

Les indigènes Bagyeli

Les droits des indigènes Bagyeli ont été durablement bafoués par la construction de l’oléoduc Tchad-Cameroun (2003) et le parc national Campo Ma’an créé à des fins de compensation (2000). L’extension du port en eaux profondes de Kribi constitue également un danger pour eux.

La population du Cameroun a déjà fait de mauvaises expériences avec des projets de plantations, plus particulièrement avec les entreprises Hevecam, Socfin/Socapalm et Herakles Farms. En 2009, l’entreprise américaine a obtenu 73 000 hectares de terres dans des conditions occultes, afin de créer des plantations de palmiers à huile. Le défenseur de l’environnement Nasako Besingi a de nouveau été arrêté en raison de son opposition au projet.


Informations supplémentaires

L’ONG Foder relève les principaux défis relatifs à la gestion transparente des forêts au Cameroun en 2019

Exploitation des terres : la communauté de Nyete exprime ses inquiétudes au sujet du nouveau projet de plantation de palmiers

Cameroon – Land Exploitation: Nyete Community Express Concerns Over New Palm Project, Say Other Industries Haven’t Developed Their Lands As Promised

CAMEROUN: Arrondissements de Campo et Nyete : la société civile dénonce l’exploitation de 60000 ha

CAMEROUN: Arrondissements de Campo et Niete : un projet d’exploitation de 5000 ha met la controverse

Exploitation forestière: L’implantation d’une industrie fait polémique

Curious, tolerant gorillas raise hope for habituation in Cameroon

https://www.berggorilla.org/de/gorillas/laender/kamerun/

Cameroon: What poverty means to the Bagyeli people

Pipelines, Parks, and People: Bagyeli Document Land UseNear Campo Ma’an National Park

Bagyelis obtain access rights to hunt for ritual purposes in Cameroon

The 'Pygmies'

Ousted of Africa

Hafen Kribi

Chinese-Built Port Evokes Dreams of El Dorado in Cameroon


Destinataire de la pétition 

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement son destinataire : 

  • M. Paul Biya, Président de la République du Cameroun

Ambassade du Cameroun
73, rue d’Auteuil
75016 Paris
Tel : +33 (0)1 47 43 98 33
Courriel: ambacamer.france@yahoo.fr

Sans oublier de l’interpeller sur les réseaux sociaux :
Facebook: https://www.facebook.com/PaulBiya.PageOfficielle/
Twitter: https://twitter.com/pr_paul_biya

 

Lettre

Au Président du Cameroun Paul Biya

Monsieur le Président,

Le Cameroun abrite des forêts tropicales parmi les plus luxuriantes et les plus riches en diversité biologique de la planète. On peut y trouver des gorilles, des chimpanzés, des léopards, des éléphants et une multitude d’autres espèces animales et végétales.

La protection de ces forêts est primordiale pour la survie de nombreuses espèces et la lutte contre le changement climatique, qui frappe la Terre toute entière.

Mais de vastes zones forestières sont en danger : dans les subdivisions de Campo et Nyété, votre gouvernement concède actuellement 60 000 hectares de forêt tropicale à l’entreprise Camvert Sarl, qui souhaite déboiser les parcelles afin d’y soi-disant établir des plantations de palmiers à huile.

Selon les médias, cette entreprise n’a aucune expérience dans le secteur de l’huile de palme et ne peut en aucun cas financer un tel projet avec son maigre capital de 7600 euros. Il paraît évident que Camvert Sarl s’intéresse uniquement au bois qu’elle pourra exploiter.

Dans tous les cas, ce projet est catastrophique pour la population locale et l’environnement, qu’il s’agisse de plantations de palmiers à huile ou d’exploitation forestière. Dans la mesure où la concession partage une limite de 50 km avec le parc national de Campo-Ma’an, la zone protégée, les routes migratoires des animaux et l’habitat des gorilles sont en danger ! Par ailleurs, la destruction de la forêt entrainerait la perte des moyens de subsistance des indigènes Bagyeli et des pêcheurs.

Nous vous exhortons en conséquence à :

- mettre un terme au projet de la sociéte Camvert Sarl,
- placer la forêt tropicale sous protection,
- préserver le parc national de Campo-Ma’an,
- respecter les droits de la population locale et indigène.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.

Le bois tropical en 5 minutes

Les produits en bois tropicaux ont longtemps été synonymes de pillage et d’exploitation abusive, et ce grâce au travail d’information de la part d’organisations écologistes. Pendant des années de boycott, les ventes étaient en chute libre. Mais entre-temps le secteur a su redorer son image grâce à des opérations marketing vantant un bois tropical issu d’ « exploitations forestières durables ».

Des certificats et labels soi-disant écologiques comme le FSC se retrouvent sur les  meubles de jardin, manches à balais ou planches à découper. Les consommateurs sont désorientés, beaucoup d’entreprises et de communes restent perplexes. Le bois tropical peut-il à nouveau être acheté en toute bonne conscience ? Sauvons la Forêt répond sans détour: NON ! Car la production durable de bois tropicaux n’est qu’une pure invention de l’industrie.

Déforestation pour les bois tropicaux

Le bois tropical est une matière première appréciée que l’on retrouve dans de nombreux commerces. Il pose pourtant plusieurs problèmes. Différentes études montrent que la grande majorité (jusqu’à 90% selon le pays d’origine) des bois tropicaux sont coupés illégalement, détruisant irrémédiablement les écosystèmes. Par ailleurs, le commerce de bois illégal n’est toujours pas interdit dans l’Union Européenne.

Chaque année 13 millions d’hectares de forêts pluviales sont défrichées de par le monde. Ces chiffres montrent que renoncer aux bois tropicaux est le seul moyen pour contrer le commerce de bois illégal. Il faut chercher des alternatives avec le bois local.

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