À Cargill: le travail forcé est intolérable!

Une jeune fille récolte des fruits sur une plantation de palmiers à huile Le travail dans les plantations au lieu de l'école : tel est le sort cruel de cette petite fille (© Jason Motlagh)
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Des conditions de travail proches de l’esclavage : c'est ce qu'endurent hommes, femmes et enfants dans les plantations du groupe KLK, un fournisseur en huile de palme du géant mondial de l'agroalimentaire Cargill. Demandons à Cargill de bannir cette huile de palme si nocive pour l'homme et pour l'environnement

Mises à jour Appel

M. Gregory Page, Président et PDG du groupe Cargill, c/o Cargill France SAS

“Cargill et à ses clients doivent bannir cette huile de palme si nocive pour l'homme et pour l'environnement”

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Forcés à faire les travaux les plus durs et les plus dangereux, sept jours sur sept, enfermés, battus, leurs salaires non payés : hommes, femmes et enfants subissent un sort comparable à de l'esclavage dans les plantations de palmiers à huile du groupe malaisien KLK.

Pendant 9 mois le journaliste Benjamin Skinner a enquêté avec son équipe sur les conditions de travail dans les plantations de palmiers à huile en Indonésie. Le très sérieux magazine économique américain Bloomberg-Businessweek vient de publier les résultats accablants de cette enquête : attirés par les fausses promesses du groupe KLK, les « travailleurs » des palmeraies se sont vus confisquer leurs papiers d'identité et contraindre au travail forcé.

L'organisation écologiste RAN (Rainforest Action Network) avait dès 2010 accusé le groupe KLK et ses clients de graves violations des droits humains. Des entreprises occidentales comme la multinationale étasunienne Cargill font partie des acheteurs de cette société aux pratiques d'un autre temps. On estime à 27.000 tonnes la quantité d'huile de palme achetée par Cargill à KLK.

Cargill fournit en huile de palme les géants de l'agroalimentaire comme Nestlé, Kellogg's et Unilever ainsi que l'industrie des biocarburants. Ainsi, le produit du travail forcé se retrouve de façon invisible mais très concrète dans nos assiettes (margarine, céréales du petit-déjeuner, pâte à tartiner au chocolat etc.) et dans les réservoirs de nos voitures (SP 95-E10, SP 95, SP 98).

Sauvons la forêt et RAN demandent à Cargill et à ses clients de bannir cette huile de palme si nocive pour l'homme et pour l'environnement.

 

Contexte

 

Toutes les entreprises mentionnées clament haut et fort leurs préoccupations sociales et environnementales. Elles l'affichent même très visiblement grâce au label RSPO sur les emballages de leurs produits. Malheureusement, le label de la Table ronde sur l'huile de palme durable (en anglais Roundtable on Sustainable Palm Oil - RSPO) n'empêche ni la déforestation tropicale ni les violations des droits humains. Ce label de l'industrie sert surtout aux entreprises à se donner une image verte.

Le groupe malaisien KLK (Kuala Lumpur Kepong) est depuis 2004 membre de l'association suisse RSPO. La moitié (88.000 hectares) de ses plantations de palmiers à huile sont certifiées à ce jour. KLK gère au total 200.000 hectares de palmeraies en Indonésie et en Malaisie.

KLK a fait récemment la Une des médias en Asie. Une filiale du groupe, qui aurait effectué des brûlis illégaux pour l'aménagement de palmeraies à Sumatra, a été mise à l'amende par la police nationale indonésienne. En juin dernier, la fumée des incendies de forêt a couvert des jours durant le ciel de certaines régions de l'Asie du sud-est. L'air était tellement irrespirable que l'état d'urgence avait été décrété dans la Province de Riau.

Cargill est le plus grand producteur et fournisseur mondial de produits agroalimentaires. À la fois entreprise familiale et multinationale opérant dans le monde entier, Cargill est une des plus grandes sociétés américaines avec un chiffre d'affaires annuel de 133 milliard de dollars. Ses filiales en France sont nombreuses. À elle seule, Cargill France est présente sur 21 sites.

Cargill négocie des quantités très importantes d'huile de palme et possède aussi des plantations et des presses en Indonésie. Pour Adam, un des travailleurs forcés de KLK, les consommateurs peuvent aussi faire quelque chose. Selon lui, à chaque fois que dans un magasin nous tenons dans nos mains un produit contenant de l'huile de palme, nous devrions nous questionner si celui-ci n'est pas le résultat du travail forcé ou du travail des enfants.

 

Informations supplémentaires

• Campagne de l'organisation RAN contre KLK et Cargill  Cargill: putting child labour in your snacks
• Article sur le site du magazine Bloomberg Businessweek  Indonesia's Palm Oil Industry Rife With Human-Rights Abuses
• Article de Bloomberg Businessweek  Texte intégral
• Site internet de l'Institut Schuster pour le journalisme d'investigation  Is There Slavery In Your Supermarket?
• Article du magazine mensuel The Atlantic  Palm Oil for the West, Exploitation for Young Workers in Malaysia
• Article du journal quotidien The Straits Times  Malaysian firm named suspect in Riau forest fires
• Brève du quotidien Le Temps  Feux de forêts: l’Indonésie déclenche artificiellement des averses
• Rapport sur la responsabilité d'entreprise de Cargill  Our responsibility in a changing world

 

Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement son destinataire :

M. Gregory Page, Président et PDG du groupe Cargill

Cargill, Incorporated
PO Box 9300
Minneapolis, MN
55440-9300 
United States of America
Tel: +1 952 742 6203
Contact form

Vous pouvez aussi contacter Cargill par l'intermédiaire de sa filiale française :

Cargill France
Siège social de Cargill France SAS
18-20, rue des Gaudines
78100 Saint-Germain-en-Laye
Tel : 01 30 61 35 00
Formulaire de contact

 

Lettre

M. Gregory Page, Président et PDG du groupe Cargill, c/o Cargill France SAS

Monsieur Page,

Je ne tolèrerai aucune forme de travail forcé ou d'exploitation des enfants dans ma nourriture ou dans le réservoir de mon véhicule.

Le 18 juillet 2013, le magazine Bloomberg-Businessweek a publié un article exposant les importantes violations des droits des travailleurs, dont certains sont encore des enfants, commises par Kuala Lumpur Kepong (KLK), un des fournisseurs en huile de palme de Cargill. Les travailleurs de KLK expliquent avoir été escroqués, abusés et retenus captifs. Beaucoup d'entre eux se sont vus confisquer leurs papiers d'identité et certificats d'étude afin de les empêcher de se sauver. D'autres travailleurs ayant essayé de se s'échapper ont été battus publiquement.

Cependant, Cargill cautionne les pratiques de KLK.

Ceci est un scandale. Cargill devrait adopter des mesures globales afin d'empêcher l'huile de palme liée au travail forcé et au travail des enfants, liée à la violation des droits humains et à la destruction des forêts tropicales d'approvisionner la chaîne de production alimentaire mondiale.

Je vous demande de prendre ces allégations avec le plus grand sérieux et de veiller à ce que vos produits ne soient liés en aucune façon à la violation des droits de l'homme, à la violation du droit du travail ou à la déforestation. En tant que consommateur, j'attends de vous et de vos clients de respecter l'environnement et les droits humains.

Je vous prie de croire, Monsieur Page, en l'assurance de ma considération et de ma vigilance citoyenne.

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