Le Chili peut sauver les forêts de l’Intag en Equateur

Un jeune ours à lunettes se tient debout au milieu des feuillages Ours à lunettes dans la forêt de l'Intag (© Wallpapers-hq.ru/bankoboev.ru)
105 839 signatures

Le Chili veut aider l’Equateur à exploiter le cuivre dans les forêts de nuages de l’Intag, menaçant la fabuleuse biodiversité, les sources en eau et les habitants de la région. Demandons au gouvernement chilien de retirer son entreprise publique Codelco du projet Llurimagua !

Appel

Aux autorités du Chili

“Le Chili peut aider à sauver les fabuleuses forêts tropicales de l’Intag en Equateur en retirant sa société minière publique Coldelco du projet Llurimagua”

Afficher la lettre de pétition

Le cuivre se retrouve dans presque tous les objets de la technologie moderne : câbles électriques, appareils électroménagers, téléphones portables, automobiles, éoliennes, etc. Avec 5.4 millions de tonnes par an, le Chili est, et de loin, le premier producteur mondial de minerai de cuivre. Son entreprise à 100% publique Coldelco est aussi la plus importante du secteur.

Aujourd’hui, le gouvernement de l’Equateur demande à Codelco de l’assister pour mettre en oeuvre le projet Llurimagua afin d’exploiter les gisements de cuivre de la région de l’Intag au nord-ouest de la capitale Quito.

Les conséquences de ce projet seraient dramatiques : déforestation, destruction de versants de montagne entiers, expulsion des communautés locales,  détournement des rivières, création de décharges de millions de tonnes de déchets toxiques…

Ainsi, les forêts de nuages de l’Intag, qui sont l’habitat naturel de nombreuses espèces menacées d’extinction comme le jaguar, l’ours à lunettes et le tunqui, risquent de perdre leur biodiversité qui est encore à ce jour l’une des plus importante de la planète.

Depuis 20 ans, les habitants de l’Intag défendent farouchement leur forêt. Par le passé, ils ont déjà convaincu deux compagnies minières internationales, le groupe japonais Mitsubishi en 1997 et l’entreprise canadienne Ascendant Copper en 2009, de se retirer du projet.

Le gouvernement équatorien, qui ne veut toujours pas entendre ces opposants, a envoyé des forces de sécurité dans la région afin de les intimider. Certains d’entre eux ont même été emprisonnés à l’instar de Javier Ramírez Piedra.

Les habitants de l’Intag appellent au soutien de la communauté internationale pour obtenir du gouvernement chilien le retrait de l’entreprise publique Codelco du projet Llurimagua en Equateur. Soutenons-les !

Contexte

Le président Rafael Correa veut transformer l’Equateur en paradis de l’extraction minière. Souhaitant faire de son pays un exportateur global majeur de cuivre, M. Correa et son gouvernement parlent «d’exploitation minière responsable» au moment d’évoquer le projet Llurimagua dans la région de l’Intag et aiment à prendre comme référence l’extraction du minerai de cuivre menée par l’entreprise publique chilienne Codelco dans le désert d’Atacama. Seulement, il n’existe aucune comparaison possible entre l’exploitation minière dans un désert hyperaride quasiment inhabité du Chili et dans une zone forestière hautement pluvieuse comme c’est le cas en Equateur.

L’exploitation minière dans la région de l’Intag requerrait la destruction des forêts tropicales de montagne et de leurs sols, le détournement des rivières, la démolition des villages et l’expulsion de leurs habitants. De plus, les fortes pluies tropicales feraient se disséminer dans les cours d’eau les métaux lourds (plomb, cadmium, arsenic) utilisés pour l’extraction du minerai de cuivre.

Partout dans le pays, les communautés refusent de voir leur environnement sacrifié pour satisfaire les besoins en matières premières des pays industrialisés. De son côté, le gouvernement équatorien fait avancer ses projets en ignorant les protestations de sa population.

Dans l’Intag, les opposants au projet minier sont criminalisés, certains sont même arrêtés et emprisonnés. Par exemple, Javier Ramírez Piedra, le dirigeant de la communauté de Junin, est en détention préventive depuis le 10 avril dernier pour « présomption de délit de rébellion contre l’administration publique ». Depuis, les accusations encore plus graves de «terrorisme» et de  «sabotage» ont été portées à son encontre. Il est toujours maintenu en détention après plusieurs mois, et ce bien que les accusations qui lui sont portées soient manifestement fausses.

Javier Ramírez risque 8 ans d’emprisonnement. 140 organisations (dont Sauvons la forêt) réclament sa libération. Il est encore possible de soutenir l’action de l’ONG de défense des droits humains FIDH pour obtenir la libération de Javier.




Informations supplémentaires

En français
• Communiqué de Sauvons la forêt (Salva la Selva)  Equateur : détention arbitraire de Javier Ramirez, un des dirigeants d'Intag
• Article de DECOIN publié sur le site d’ALDEAH  Depuis Intag. La politique minière de Correa est une tragédie
• Article du Magazine France Amérique Latine  Intag, Equateur : « Canton écologique » contre une mine de cuivre à ciel ouvert
• Article du site Andes  L’Equateur tire profit des enseignements du Chili sur les mines à grande échelle, indique Rafael Correa
• Rapport du FIDH  Exploitation minière à grande échelle en Equateur et violation des droits humains

En espagnol
• Communiqué de Salva la Selva (Sauvons la forêt)  A la cárcel por oponerse a la minería en Ecuador
• Blog Cordinadora zonal de Intag
• Article du site biodiversidadla.org  Ecuador: sigue el engaño de la minería responsable

 

 

Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :

Mme Michelle Bachelet, Présidente de la République du Chili
M. Aldo Cornejo, Président de la Chambre des députés de la République du Chili
Mme Isabel Allende Bussi, Présidente du Sénat de la République du Chili
Gouvernement de la République du Chili

Ambassade du Chili à Paris
2, avenue de la Motte-Picquet
75007 Paris
Tél : +33 (0)1 44 18 59 60
Courriel : echile.francia@minrel.gov.cl

 

Lettre

Aux autorités du Chili

Madame la Présidente,
Madame, Monsieur,

L’entreprise publique chilienne CODELCO et son homologue équatorienne ENAMI projettent d’exploiter ensemble le cuivre dans la région de l’Intag. Le projet „Llurimagua“ dans la Province d’Imbabura en Equateur serait une catastrophe pour les communautés et les forêts de cette région possédant encore à ce jour une biodiversité parmi les plus riches de la planète.

Les habitants de l’Intag s’opposent de longue date à l’extraction du cuivre. Ils ont déjà convaincu deux compagnies transnationales, le groupe japonais Mitsubishi et l’entreprise canadienne Ascendant Copper, de se retirer du projet d’exploitation minière.

Mais ENAMI ignore les revendications des habitants de la région et ce faisant enfreint les lois de l’Equateur. L’Intag est devenue une zone de conflits permanents où les violations aux droits humains sont légion.

Le cas de Javier Ramírez Piedra est particulièrement préoccupant. Le 10 avril 2014, ce représentant du village de Junín a été arrêté, selon toute vraisemblance s’être opposé au projet minier. ENAMI, CODELCO et le procureur accusent cet agriculteur et père de famille de «rébellion», de «sabotage» et même de «terrorisme». Javier Ramírez, qui risque 8 ans d’emprisonnement, est retenu en détention préventive depuis plusieurs mois bien que les accusations lui étant portées soient manifestement fausses.

Le 8 mai 2014, ENAMI et CODELCO ont débarqué avec leur machines dans le village de Junin. 200 policiers leur ont prêté main forte pour accéder à la concession minière qui est située à l’intérieur d’une zone forestière protégée de 1.300 hectares appartenant au village. Un poste de police a été installé sur la place centrale du village, juste en face de la maison de Javier Ramirez, apparemment pour intimider et narguer les habitants.

En soutien aux habitants et aux défenseurs de l’environnement de l’Intag, j’exhorte les autorités du Chili:

- à respecter les lois et les droits des habitants de l’Equateur. Ne participez pas à la violation des droits humains dans l’Intag et ne vous rendez pas complices de la destruction d’une des régions à la plus riche biodiversité de la planète

- à retirer immédiatement CODELCO du projet minier Llurimagua et de la région de l’Intag

- à aider à la libération de Javier Ramírez. Le gouvernement équatorien fait la sourde oreille malgré les appels répétés pour sa libération.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame la Présidente, Madame, Monsieur, à l'assurance de ma considération et de ma vigilance citoyenne.

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