Huile de palme "durable" certifiée par la RSPO
La Table Ronde pour l’Huile de Palme Durable (RSPO) et les autres systèmes de certification ne peuvent pas garantir une production d’huile de palme socialement acceptable et respectueuse de l’environnement.

Qu’on le veuille ou non, l’huile de palme est présente dans près de la moitié des produits de consommation courante. Elle provoque pourtant la déforestation tropicale.


L’huile de coco est en plein essor. Mais en termes de déboisement et de non-respect des droits humains, cette huile tropicale n’est pas une alternative à l’huile de palme.

De plus en plus de produits "sans huile de palme" en Europe. L’évolution est plus lente en Allemagne qui finance l’huile de palme "durable" à coup de millions d’euros.

Nestlé n’a pas tenu sa promesse d’utiliser uniquement de l’huile de palme sans déforestation ni violations des droits de l’homme d’ici 2020.

Industrie et gouvernements vantent les rendements élevés de l’huile de palme mais omettent de donner la superficie des zones envahies par ses plantations dans le monde.
Les grands producteurs et consommateurs d’huile de palme ont créé, en coopération avec le WWF, la Table Ronde pour l’Huile de Palme Durable (RSPO : Roundtable on Sustainable Palm Oil). La structure associative a été présidée pendant des années par un dirigeant du groupe Unilever (Dove, Knorr, Rama, etc.), le plus grand consommateur d’huile de palme au monde (près de 1 million de tonnes par an, chiffre de 2021). L’objectif de la certification industrielle est de continuer à augmenter la production et les ventes d’huile de palme en procurant une légitimité à l’huile de palme. La certification RSPO n’exclut pas formellement le déboisement de la forêt tropicale. La certification « interdit » seulement le défrichage des forêts primaires et des forêts à haute valeur de conservation (High Conservation Value Forest), et uniquement à partir de 2008. L’huile de palme provenant de surfaces forestières défrichées avant cette date peut se voir attribuer la certification RSPO, même s’il s’agissait de forêts protégées ou primaires.
La plupart des aspects sociaux définis par la certification RSPO sont des droits fondamentaux et des droits humains généraux, dont le respect devrait aller de soi. Malgré cela, des paysans et des indigènes sont expulsés de leur terre, menacés et emprisonnés, lorsqu’ils s’opposent à l’accaparement de leur terre. Le respect de ces critères n’est pas suffisamment contrôlé, les violations sont rarement sanctionnées.
La protection du climat n’est absolument pas prise en compte. Le label trompe l’opinion publique. Les entreprises certifiées vantent les mérites de l’huile de palme « durable » tout en continuant à défricher la forêt tropicale malgré l’existence de la certification RSPO. Le géant de l’huile de palme Wilmar, actuellement premier groupe mondial, est impliqué dans une centaine de conflits fonciers et humains, rien qu’en Indonésie. 256 organisations de protection de l’environnement et de défense des droits humains de par le monde ont rejeté la certification RSPO dès 2008, la considérant comme une vulgaire escroquerie.