Le Botswana doit rétablir l’interdiction de la chasse à l’éléphant

Éléphant tué par des chasseurs "en légitime défense" au Zimbabwe Chasse touristique : des sommes à cinq chiffres pour avoir le droit d’abattre un éléphant (© @damian_aspinall/instagram)
291 323 signatures

Après une interdiction de plusieurs années, le Botswana a de nouveau légalisé la chasse touristique à l’éléphant. La saison 2021 a déjà commencé. Demandons au président Masisi de rétablir l’interdiction de la chasse à l’éléphant et de lutter contre le braconnage rampant lié au trafic de l’ivoire.

Mises à jour Appel

Au Président de la République du Botswana

“Merci de protéger les éléphants, en maintenant l’interdiction de leur chasse et en luttant contre le braconnage.”

Afficher la lettre de pétition

Si le nombre d’éléphants chute vertigineusement dans certains pays d’Afrique australe et de l’Est en raison du braconnage, le Botswana reste largement épargné avec une population de 126.000 éléphants, soit un tiers de tous les éléphants de savane. Pour les experts, ceci est dû en partie à l’interdiction de la chasse en vigueur depuis 2014.

Toutefois, l’organisation "Elephants without Borders" alerte sur des braconniers ciblant le Botswana. Entre 2014 et 2018, le nombre de cadavres récents d’animaux aurait été multiplié par six. Selon le scientifique Mike Chase, la plupart des animaux auraient été tués pour leur ivoire. Son étude a provoqué de vives réactions et a même entraîné des menaces de mort à son encontre d’après l’organisation. Le président Masisi conteste les affirmations du rapport scientifique et parle de la « plus vaste supercherie du 21e siècle ».

En février 2019, un comité missionné par le gouvernement botswanais a proposé des mesures consternantes comme la levée de l’interdiction de la chasse ou l’abattage régulier mais limité d’éléphants afin de produire, entre autres, de la nourriture pour animaux. La levée de l’interdiction de la chasse est populaire auprès d’une partie de la population rurale car les éléphants dévastent les champs et tuent parfois des habitants. En mai 2019, le président a décidé de mettre en œuvre ce plan.

La saison de chasse 2021 a débuté le 6 avril et se déroule "comme prévu", selon Kabelo Senyatso, directeur du département de la faune et des parcs nationaux. Les chasseurs étrangers seront autorisés à abattre 287 éléphants d’ici au 21 septembre.

Au vu du braconnage croissant et de la baisse de la population d’éléphants en Afrique, demandons au président Masisi de :

  • rétablir l’interdiction de la chasse,
  • arrêter les abattages ciblés,
  • lutter contre le braconnage.

Contexte

Avec 581.730 kilomètres carrés, le Botswana fait presque deux fois la taille de la Grande-Bretagne, son ancienne puissance coloniale, et compte 2,2 millions d’habitants.

L’export de diamants et le tourisme sont deux importantes sources de devises. La levée de l’interdiction de la chasse pourrait certes attirer des touristes aisés adeptes de la chasse mais également en dissuader d’autres et nuire au tourisme de manière générale.

Les présidents

Ian Khama a été président du Botswana de 2008 à 2018. Ancien commandant de l’armée, fils du père de l’indépendance du Botswana, Seretse Khama, Ian Khama démissionne le 31 mars 2018, après avoir effectué deux mandats. Il est remplacé par son vice-président, Mokgweetsi Masisi. Le père de ce dernier, Sethomo Masisi, était lui-même ministre sous Khama père. Mokgweetsi Masisi a été confirmé dans ses fonctions le 23.10.2019.

Les rangers ont-ils été désarmés ?

D’après certains médias, le président Masisi aurait « désarmé » les rangers. D’autres sources affirment que les rangers continuent d’être armés, bien qu’ils ne portent plus d’armes automatiques (fusil d’assaut). La politique de tolérance zéro face aux braconniers de Khama avait été critiquée par des militants des droits de l’homme.

Bien que le Botswana soit un pays relativement sûr pour les éléphants, cela signifie uniquement que le recul de la population des éléphants y est moins sévère que dans d’autres pays. D’après l’African Elephant Status Report de 2016, le nombre d’éléphants aurait diminué de 15% en dix ans. La Tanzanie enregistre quant à elle une chute de 60% en cinq ans seulement.

En 2014, on recensait 131.600 éléphants au Botswana, contre 126.000 en 2018.


Sources et informations supplémentaires

• Article du Figaro  Le Botswana décidé à légaliser la chasse aux animaux sauvages
• Article de Geo  Le Botswana tente de défendre sa réputation de protecteur des éléphants
• Article de VOA Afrique  Le Botswana s’interroge sur le rétablissement de la chasse aux éléphants

• Publication d’Elephants Without Borders  Expert Review Summary of 2018 Botswana Aerial Survey
• Déclaration personnelle  Dr. Mike Chase Statement on Elephant Poaching in Botswana
• Article de la BBC  Botswana elephant poaching 'no hoax'
• Article du Telegraph  Botswana may lift elephant hunting ban and turn culled animals into pet food
• Page Facebook officielle du gouvernement du Botswana  Handover notes of the cabinet sub committee on hunting ban social dialogue report by Hon Frans van der Westhuizen Minister of local Government and rural development


Destinataire de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement son destinataire :

M. Mokgweetsi Eric Keabetswe Masisi, Président de la République du Botswana

Ambassade du Botswana
169, avenue de Tervuren
1150 Bruxelles
Tel : +32 (0)2 739 11 20
Courriel : bostwana@brutele.be 

Lettre

Au Président de la République du Botswana

Monsieur le Président,

Le Botswana était jusqu’à présent considéré comme un refuge pour les éléphants. Il jouissait d’une bonne réputation auprès des défenseurs de l’environnement et des touristes participant aux safaris.

Nous constatons avec inquiétude que la population des éléphants s’effondre en Afrique et que les braconniers sévissent de plus en plus au Botswana. Malgré cela, vous envisagez de lever l’interdiction de la chasse en vigueur depuis 2014 et de mettre en place un abattage régulier (culling).

Nous vous demandons de rejeter les propositions de votre commission sur la réforme de la protection des éléphants. Des mesures telles que la levée de l’interdiction de la chasse et l’abattage systématique ne menacent pas uniquement la population d’éléphants, mais nuisent également à la réputation de votre pays et au très lucratif tourisme du safari.

Les éléphants ont besoin de la meilleure protection possible. Nous vous exhortons en conséquence à :

Maintenir l’interdiction de la chasse.
Cesser l’abattage ciblé.
Lutter contre le braconnage.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.

Mises à jour

Inscrivez-vous à notre newsletter

Suivez l’actualité de nos campagnes pour la protection de la forêt tropicale grâce à notre lettre d’information !